18 octobre 2018 4 18 /10 /octobre /2018 20:20

Chère camarade, cher camarade,

 

Ce courrier que j’écris aujourd’hui, on l’appelle « lettre de démission ». Et pourtant… C’est précisément l’inverse. Aujourd’hui je quitte mon parti justement parce que je refuse de démissionner. De laisser aller les si grands idéaux de justice sociale, de liberté, d’émancipation, d’humanisme que porte le socialisme. C’est parce que je suis socialiste et que je refuse de baisser les bras que j’ai décidé de participer à ce mouvement qui souhaite re-bâtir la gauche, en tissant des liens, des passerelles entre nous tous et toutes, gens de gauche, qu’elle soit celle-ci ou celle-là.

Je pars le cœur lourd, parce que vous êtes ma famille. Que j’ai bâti avec vous des projets qui, parfois, se sont concrétisés et alors quelle joie de voir que oui, l’on peut changer la vie des gens ! Je pars après bien des mois de questionnements, de doutes, de colère aussi, parfois, de voir le Parti Socialiste – mon Parti- renoncer chaque jour un peu plus.

Jusqu’à notre dernier congrès, je pensais sincèrement que nous étions la colonne vertébrale de la gauche, que c’était par le Parti Socialiste que passait la refondation de la gauche, cette belle et grande gauche faite de multiples idées, de débats, de désaccords… Mais faite surtout de volonté politique portant d’abord ce qui faisait grandir le monde parce que comptent avant tout les actes que nous pouvons poser pour faire vivre nos idéaux.

Mais où sont-ils ces idéaux ? Depuis des mois nous faisons silence. La sidération dure tant qu’elle ne peut être due à ces seuls derniers mauvais résultats. Si elle dure, c’est que le vide était là bien avant, et que nous ne pouvons plus aujourd’hui le combler. Les gens nous attendent, et nous, où sommes-nous ? Je n’en sais même rien…

Je pars parce que je ne renonce pas.

En réalité, je ne pars pas. Je suis et je reste socialiste. Je veux retrouver cette énergie débordante qui nous permettra de fonder la gauche du XXIème siècle que je ne trouve plus ici.

Je suis aujourd’hui convaincue qu’il faut re-fonder autrement. Non pas trouver un nouvel épicentre, et il n’est pas question pour moi de fondre mes idées ni mes rêves dans une autre matrice. D’ailleurs je continuerai de mener le combat dans l’opposition à la majorité de droite, dirigée par Joissains, et resterai affiliée au même groupe à la Métropole. Il est au contraire évident que ces idées et ces rêves sont une part de la gauche qui relèvera le monde demain, qu’il faut agréger ces parties, qu’elle est là, la méthode pour une nouvelle construction qui permettra de réaliser concrètement notre projet, basé sur le social et l’écologie.

Je comprends, respecte, et peut-être même envie un petit peu celles et ceux de mes camarades qui font le choix de tenter, encore, de colmater les brèches, de reconstruire de l’intérieur. Pour ma part, je suis au bout de ce chemin. J’en prends donc un autre, pour que nous puissions mieux nous retrouver un jour, et, souhaitons-le, pas si lointain. Je le fais tristement, mais je le fais résolument.

A très vite, chères et chers camarades.

 

Pour signer l'appel : https://www.ap-res.fr/appeldelapres/

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