Le résultat de ce scrutin est un échec pour le Parti Socialiste, rien ne sert de le nier, au contraire, l'ensemble des socialistes doivent collectivement reconnaître cette défaite et l’analyser sans complaisance. C’est la seule démarche responsable, politique et salvatrice qui vaille.
Nous avons commis de trop nombreuses erreurs ces dernières années, comme d’avoir, parfois, abandonné nos valeurs socialistes ou de n’avoir pas su nous rassembler suffisamment lorsque cela aurait été plus que nécessaire. Nous devons prouver, par les actes, que nous avons pris conscience de ces erreurs, et mieux que ça, que nous travaillons, à chaque instant, à la transformation de notre Parti.
Le travail que mène Martine Aubry à la tête du Parti Socialiste depuis son élection comme Première Secrétaire va dans le sens du rassemblement des socialistes, sur nos valeurs. C’est la seule stratégie capable de transcender nos divergences, qui ne sont parfois que des différends personnels pour, enfin, proposer un véritable projet de société aux français, que nous pourrons ensuite mettre en œuvre techniquement.
Ce travail de reconquête est forcément long, tant les blessures sont profondes. Mais les progrès déjà accomplis sont là, et de cela les socialistes peuvent être fiers, collectivement.
Les français n’ont pas sanctionné la gauche lors de cette élection européenne. Ils ont sanctionné le Parti Socialiste français et le Parti Socialiste Européen.
Evidemment, le taux d’abstention est très fort. Mais l’abstention n’explique pas tout, et, surtout, n’enlève rien au côté très politique de ce scrutin. D’une part parce que nombre
d’abstentionnistes souhaitaient clairement envoyer un message par leur abstention et dire la trop grande distance qui existe entre l’Europe et les électeurs, dire aussi qu’aucune liste
d’opposition à la liste de Sarkozy n’était crédible à leurs yeux. Il nous faut en prendre acte. D’autre part parce que ceux qui se sont déplacés pour aller voter ont pesé leur choix politique,
ils n’ont pas voté au hasard.
Que nous disent-ils ? Qu’ils ne veulent pas que nous allions voir du côté de la droite (sinon, ils n’auraient pas désavoué le MODEM, qui avait pourtant toutes ses chances lors d’un scrutin
européen). C’est bien un Parti Socialiste de gauche, clairement à gauche, avec des idéaux et un programme de gauche qu’ils souhaitent voir émerger de sa coquille. Voilà pourquoi nous devons
maintenir la ligne du congrès de Reims : rassemblement de la gauche. Cela ne signifie pas, contrairement à ce que j'entends parfois, que les alliances avec d'autres (Le MODEM, en clair) sont
impossibles. Cela signifie que si d'autres veulent s'allier avec nous, alors ils doivent le faire sur une ligne politique de gauche.
Ils ont placé très haut la liste écologiste, et deux messages doivent être entendus à ce sujet. D’abord, que l’écologie est au centre du projet de société qu’ils demandent à la gauche de
construire avec eux, pour eux. Il ne s’agit plus, maintenant, d’apposer quelques rustines de ci de là. Nous devons inventer le monde de demain, un monde où l’humain passe avant la finance, et
trouve des solutions pour préserver notre planète. Un mode où social et économie riment avec écologie.
Nous avons tous les atouts, nous, socialistes, pour changer la vie des gens si nous appliquons la méthode proposée par notre Première Secrétaire : s’appuyer ce qui nous rassemble plutôt que sur ce qui nous divise. Remettre nos valeurs au cœur de notre projet de société. Ensuite, et seulement ensuite, trouver les solutions techniques qui nous permettront de mettre en œuvre notre projet, qui devra être plus qu’un projet, une vision collective de la société.
Pour commencer ce travail, nous devons nous retrouver, maintenant, nous, les socialistes, pour, ensemble, non pas soigner notre Parti, mais pour le sublimer, et transformer nos pratiques politiques, en n’oubliant jamais ni d’où nous venons, ni où nous voulons aller.