6 mai 2007... Nicolas Sarkozy était élu président de la République Française avec un score sans appel, et fêtait sa victoire au Fouquet's avec Cécilia, Johnny et les autres. Rappelez-vous,
c'était juste avant d'embarquer sur le yacht de Bolloré pour "habiter sa fonction". le terme de "bling bling" n'était pas encore à la mode, mais le style était déjà là. Un an après, la rupture a
permis en vrac l'adoption du paquet fiscal, la franchise médicale, les peines planchers, les tests ADN pour les immigrés, la loi sur la rétention de sûreté... Les promesses sur le pouvoir d'achat
: envolées. Gandrange : terminé. Les engagements du Grenelle de l'environnement : disparus. Il avait dit avoir changé durant la campagne. Il a été élu, il chute de façon vertigineuse depuis
plusieurs mois dans les sondages, alors il nous refait le coup. Changement, rupture, changement... Et si la France avait surtout besoin d'équilibre ? Et si les français rejetaient non seulement
le personnage et sa façon d'être, mais aussi la politique qu'il porte à Latran ou Dakar au travers de ses discours ? Il a fait des erreurs, dit-il. C'est le moins qu'on puisse dire. Il
serait trop long de les énumérer ici, (
sur le site de Marianne.fr : la première année de Sarkozy,
semaine par semaine) mais chacun se souvient de la visite de Khadafi, des enfants de CM2 devant porter la mémoire d'un enfant mort (alors que dans le même temps, Hortefeux tient le
cap...), du "casse toi pauvre con" et de tous les couacs du gouvernement, annonces, contre-annonces, re-annonces, re-contre-annonces... Le bilan de cette année est catastrophique. Et les plus
fragiles sombrent. En témoigne le
rapport de l'observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion
sociale que je vous engage à lire, et qui montre les dégats que provoque la droite dans notre société. En voici quelques extraits :
•De moins en moins de personnes pauvres sont situées juste en dessous du seuil de pauvreté
L’indicateur d’intensité de la pauvreté présente l’écart entre le niveau de vie médian des ménages pauvres et le seuil de pauvreté. Si cet écart s’accroît, cela signifie qu’il y a de plus en plus
de personnes pauvres éloignées du seuil de pauvreté.
La pauvreté est donc plus «profonde». En 2005, une personne pauvre sur deux avait un niveau de vie inférieur à
669 euros par mois, soit le niveau de vie médian des personnes situées sous le seuil de pauvreté à 60%.
Entre 2004 et 2005, l’intensité de la pauvreté a augmenté de 0,2 point, poursuivant une tendance à la hausse entamée en 2002 :
– sur la période 1996-2002, associé à une conjoncture favorable, l’indicateur d’intensité de la pauvreté n’avait cessé de baisser, traduisant une certaine amélioration de la situation des ménages
pauvres ;
– depuis 2002, l’évolution s’est inversée, avec une augmentation continue de 16,3 % en 2002 à 18,2% en 2005
•Le taux de renoncement aux soins augmente depuis trois ans
En 2004, 13 % de la population métropolitaine déclarent avoir renoncé à certains soins pour des raisons financières
au cours de l’année. 20% des renoncements sont déclarés comme définitifs, les autres étant reportés. Les renoncements (ou reports) sont concentrés sur un nombre limité de soins, ceux pour
lesquels la participation
financière des assurés est la plus importante : 49% concernent la santé buccodentaire, 18 % les lunettes et 9% les soins dispensés par des spécialistes.
Le taux de renoncement aux soins est en augmentation depuis 2002 (passage de 11,2 à 13 %). Ce résultat doit toutefois être interprété avec prudence car il s’agit d’une donnée subjective qui
dépend de la perception qu’ont les individus de leur état de santé. Une hausse du taux de renoncement peut être fondée sur une moindre accessibilité du système de soins, mais aussi sur des
attentes plus fortes des personnes envers ce système (plus les attentes des personnes sont fortes, plus elles peuvent avoir l’impression de renoncer fréquemment aux soins).
•Le nombre de jeunes sortant prématurément du système scolaire ne diminue plus
La proportion de jeunes âgés de 18 à 24 ans sortant du système scolaire prématurément a connu
une baisse de deux points entre 1996 et 2000, puis s’est stabilisée aux alentours de 13 %. La France se situe en bonne position au sein de l’Union européenne à quinze, avec un taux inférieur de
quatre points à la moyenne européenne.
Le niveau de cet indicateur varie nettement selon les pays. En 2006, il demeure de près de 30 % en Espagne et de 40% au Portugal, contre 8% environ en Finlande et 9,6 % en Autriche.
•Le taux de demandes de logement social non satisfaites après un an est très élevé
Dans un contexte de fortes disparités régionales, de hausse importante des prix et des
loyers sur le marché de l’immobilier, et de diminution de la mobilité du parc social évoquée par les professionnels du secteur, la part des demandes de logement social non satisfaites en 2006 est
de 46 %. Ce chiffre n’est toutefois pas directement
comparable avec ceux de 2002 et 1996 (respectivement 33,6 % et 35,3%) du fait d’un changement des questions dans l’enquête Logement de 2006 de façon à en améliorer la pertinence43.
•Le taux de demandeurs d’emploi non indemnisés augmente dans un contexte de baisse des demandeurs d’emploi
L’un des indicateurs d’exclusion qui figurent parmi les onze indicateurs retenus par l’Observatoire concerne le taux de demandeurs d’emploi non indemnisés. Ce taux connaît une augmentation
marquée de 2,6 points au cours de la période récente (de 37,7 % en 2004 à 40,3 % en 2006), dans un contexte global de baisse du nombre de demandeurs d’emploi et de développement de l’emploi
précaire.
L’évolution de cet indicateur est détaillée dans les pages qui suivent. La baisse du nombre de demandeurs d’emploi s’accompagne d’un développement de la pauvreté en emploi La croissance de la
zone euro s’est améliorée sur les trois dernières années: + 1,5% en 2005, + 2,9% en 2006, +2,6% en 2007 (prévision). Pour la France, la croissance a été en deçà de ce résultat, avec + 1,7% en
2005, + 2,2% en 2006, + 1,9% en 2007.
Une part croissante des chômeurs n’est pas indemnisée
Entre juillet 2005 et juillet 2007, le nombre de demandeurs d’emploi indemnisés au titre de l’assurance chômage et du régime de solidarité (allocation de solidarité spécifique [ASS], allocation
d’insertion [AI] et allocation équivalent retraite48 [AER]) a diminué de 489 300, pour un total de 2088200 de personnes en juillet 2007.
Le taux de couverture des demandeurs d’emploi par ces différentes allocations49 a nettement reculé en 2005 (-2,8 points), avant de remonter légèrement de 0,3 point en 2006, pour atteindre 59,8%
au 31 décembre.
Seuls six demandeurs d’emploi sur dix sont indemnisés. Parmi eux, la part des bénéficiaires du régime d’assurance chômage géré par l’Unedic a diminué. Les réformes intervenues en 2004 et 2006 ont
en effet restreint les conditions d’accès et limité les durées d’indemnisation.
En partie du fait de cette restriction, le nombre de bénéficiaires du régime de solidarité a progressé en 2005, pour atteindre 460 000. Malgré un repli en 2006, le nombre de bénéficiaires reste
supérieur en juillet 2007 à celui de février 2005 (427 600 personnes, contre 421 300 deux ans plus tôt). La hausse constatée en 2005 provient de la progression du nombre d’allocataires de l’ASS
et de l’AER. Ces deux allocations sont venues en partie compenser la forte baisse du nombre d’allocataires de l’assurance chômage, dont beaucoup avaient épuisé leurs droits. Au total, en 2007, la
part des bénéficiaires du régime de solidarité financé par l’État parmi les personnes indemnisées atteint 20,6%.
La grande majorité des travailleurs pauvres (78%) occupent un emploi toute l’année. Toutefois, 21 % d’entre eux occupent principalement un emploi à temps partiel (ce n’est le cas
que pour 14 % de l’ensemble des travailleurs). Les indépendants (10 % des travailleurs, mais 27 % des travailleurs pauvres) sont surreprésentés
dans cette catégorie.
En moyenne, les travailleurs pauvres ont perçu 775 euros par mois en 2005 au titre de leur activité, soit environ la moitié des revenus d’activité moyens de l’ensemble des travailleurs. La
composition du revenu de leur ménage laisse une part plus importante aux prestations sociales (21% contre 6% pour l’ensemble des ménages de travailleurs). Les revenus d’activité (hors allocations
chômage) représentent 72 % du revenu disponible des ménages de travailleurs pauvres, contre 90% du revenu disponible de l’ensemble des ménages de travailleurs.