Je vous conseille la lecture de cet entretien avec les lecteurs du journal Le Parisien. Si vous vous posiez des questions sur, au hasard, la crise économique, le non-cumul des mandats, la burqa,
l'emploi, les services publics, les propositions du PS, les relations entre Aubry et Royal, les alliances avec le MODEM, la relation aux médias de Martine Aubry, l'allocation autonomie, le forfait
hospitalier, la taxe carbone, le féminisme de notre première secrétaire (liste non exhaustive) c'est que cet article est pour vous.
Personnellement, je retrouve ici toute la pesonnalité de Martine Aubry : des valeurs et des principes clairement posés, une écoute attentive, des paroles franches, sans ambage ni ronds de jambes.
De nombreux propos sont à retenir de ce dialogue.
La rencontre entre Martine Aubry et nos lecteurs, hier au siège de notre journal à Saint-Ouen
(Seine-Saint-Denis), tombait à un moment crucial : au plus fort de la crise entre la direction du PS et l’ex-candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal, les explications de la première secrétaire étaient particulièrement
attendues.
C’est une Martine Aubry pugnace, d’abord tendue, puis rapidement à l’aise et très diserte, qui a répondu à la curiosité de ses interlocuteurs. Mais au-delà des guerres internes au PS, Aubry a
abordé bien d’autres sujets, à commencer par la crise économique et sa gestion par Nicolas Sarkozy, la vague de suicides chez France Télécom, la polémique au sujet du port de la burqa…
Accompagnée de son directeur de cabinet, Jean-Marc Germain, et de son conseiller de presse, la maire de Lille a pris le temps de discuter et d’écouter nos lecteurs.
EDOUARD TINAUGUS. Un livre évoque les fraudes au Parti socialiste. Comment pouvez-vous prouver l’honnêteté de votre parti ?
Martine Aubry. Ce livre est malveillant pour tous les socialistes. Il est mensonger. C’est pour cela que les dirigeants mis en cause ont proposé aux auteurs une confrontation afin de
répondre à leurs accusations par des faits et des preuves. Sur un des points du livre, celui de la désignation de la première secrétaire du PS, il y a eu des votes puis des contestations, comme
dans toutes les élections. Une commission a été mise en place par l’ancien premier secrétaire, François Hollande, dans laquelle toutes les sensibilités, dont les amis de Ségolène Royal, étaient
représentées. Les résultats et les contestations ont été examinés. Des correctifs ont été apportés. La commission a jugé que mon élection était incontestable. On ne peut pas salir tout un parti
sans apporter de preuves. Je crois qu’il y aura moins de contestations à examiner dans la commission à l’avenir, quand les nouveaux dispositifs seront mis en place.
STÉPHANIE BOURBOUSE. Ségolène Royal vous a demandé de porter plainte contre les auteurs de ce livre. Allez-vous le faire ?
Nous proposons une solution plus efficace et plus rapide, car devant la justice ce serait très long. Les procédures dureraient deux ou trois ans, pendant lesquels l’opprobre serait jeté sur
notre parti. Ségolène Royal sait que je n’ai pas triché.
STÉPHANIE BOURBOUSE. Quels sont aujourd’hui vos rapports avec elle ?
Jusqu’à La Rochelle, ils étaient très bons. Nous avions réussi à retrouver des relations normales et j’étais très heureuse de cela. On peut ne pas être d’accord sur tout, être différentes, et
débattre en toute sérénité. Dernièrement, les choses se sont un peu distendues. Il y a eu sa prise de position sur la taxe carbone puis sa réaction sur le livre. J’espère, comme tous ses amis,
que tout cela va rapidement se dissiper. Nous avons une feuille de route à suivre pour répondre aux attentes des Français : la rénovation du parti, le projet de société, le rassemblement de la
gauche. Il n’y a pas une seconde à perdre.
VINCENT BOLUS. Ségolène Royal est sur tous les médias, aborde tous les sujets… A quel titre s’exprime-t-elle ? Qui est vraiment le chef au PS ?
Elle est légitime à s’exprimer, à dire de ce qu’elle pense.
NICOLAS STUBERT. Imaginons que vous soyez présidente de la République et que vous alliez au G 20 la semaine prochaine à Pittsburgh. Quelles mesures défendriez-vous ?
Je proposerais de remettre l’économie devant la finance. En défendant par exemple la taxation des revenus des sociétés en fonction de l’utilisation de leurs bénéfices. La fiscalité doit être
beaucoup plus lourde pour celles qui font des placements financiers et qui redistribuent à leurs actionnaires au lieu de réinvestir dans l’entreprise, la recherche, la formation des salariés.
Nous sommes également favorables à la limitation des bonus, à la suppression des stock-options, sauf dans les petites entreprises où des hommes et des femmes ont parfois pris des risques pour
les développer. Les parachutes dorés pour les dirigeants doivent aussi être supprimés. Il faut mettre en place une hiérarchie des rémunérations beaucoup plus juste. Moi je ne me contente pas,
comme le fait Nicolas Sarkozy, de grands discours à coups de slogans du type « patrons voyous ». Contrairement à ce qui s’est passé dans d’autres pays, le chef de l’Etat n’a jamais fait voter
de texte pour mettre fin aux abus. Depuis le mois de mai, le CAC 40 a augmenté de 40 % : ceux qui nous ont amenés à la crise recommencent comme si de rien n’était. L’Etat est responsable ! La
France aurait pu adopter des règles : les députés socialistes ont déposé une proposition de loi sur les bonus et les stock-options qui sera examinée le 15 octobre à l’Assemblée nationale.
GRÉGOIRE MILOT. Pour lutter contre le chômage, quelles mesures fortes préconise le PS ?
Il n’y a pas de fatalité, même s’il y a des périodes plus ou moins difficiles. Quand Lionel Jospin est arrivé au gouvernement en 1997, on nous disait : cela fait vingt-cinq ans que la gauche et
la droite échouent sur le chômage. Nous en avons fait une priorité nationale et nous avons réussi à le faire baisser fortement. Quand il y a une réelle volonté politique, il y a des résultats.
Aujourd’hui, malgré la crise internationale, on peut agir. Il aurait fallu, comme nous l’avons proposé, un plan de relance de 50 milliards d’euros agissant sur l’investissement et la
consommation. Celui du gouvernement est vraiment riquiqui. Nous proposons de nouvelles mesures de même nature que celles qu’Angela Merkel a prises en Allemagne ou Zapatero en Espagne : un
remboursement de TVA de 200 € pour les 16 millions de familles les plus modestes. Cela coûterait 3,2 milliards d’euros : autant que la baisse de la TVA dans la restauration qui, elle, n’a eu
qu’un effet très limité. Temporairement, nous demandons le maintien des allocations familiales aux familles dont les enfants atteignent 20 ans. Enfin, la relance des emplois jeunes dans les
secteurs où de nombreux besoins existent : environnement, services à la personne, etc.
NICOLAS STUBERT. Que vous inspire la vague de suicides chez France Télécom, et plus largement la souffrance au travail ? Avez-vous été choquée par les propos du patron de France Télécom
évoquant une « mode du suicide » ?
C’est vraiment une drôle d’époque où on en arrive à parler de « mode » à propos de suicide ! On est dans un système où la pression est immense pour gagner toujours plus. C’est cela aujourd’hui,
la vie des cadres et des salariés. Depuis quinze ans, le stress au travail augmente. A cela s’ajoute la pression sur l’emploi. Quand France Télécom annonce brutalement à un certain nombre de
ses salariés que leur poste va être supprimé, qu’ils vont être mutés sans savoir où, l’humiliation et l’incertitude s’ajoutent au stress. On perd confiance en soi. On a peur. Dans ces
entreprises, on a oublié les hommes : les salariés, mais aussi les clients. Essayez d’obtenir un rendez-vous à France Télécom ! Lorsque vous êtes enfin arrivé à avoir quelqu’un au téléphone au
bout d’une demi-heure, on vous donne rendez-vous trois semaines plus tard ! Je regrette, mais le service public, c’était autre chose avant…
LOUISA JOVANOVIC. Les étudiants sont aussi touchés par la crise, certains n’arrivent même plusàse soigner ou à se loger. Que faire ?
Le PS propose une allocation d’autonomie pour tous les étudiants qui ne sont plus à la charge de leurs parents. Cette allocation va évidemment de pair avec l’obligation de se former. Elle
s’accompagne aussi de la mise en place d’un compte formation. Si vous commencez à travailler à 16 ans et qu’à 20 ans vous décidez de reprendre une formation, l’Etat vous la paie. Ce compte
formation vous suit tout au long de votre vie professionnelle et vous permet de progresser, de changer d’orientation à tout moment.
EDOUARD TINAUGUS. Le gouvernement envisage d’augmenter le forfait hospitalier à la charge du patient et de moins rembourser certains médicaments. Les Français sont-ils condamnés à payer
toujours plus pour se soigner ?
La hausse du forfait hospitalier est un sujet gravissime. J’en ai d’ailleurs récemment parlé à Nicolas Sarkozy. Plus encore que les 35 heures ou les emplois jeunes, ma plus grande fierté, dans
le bilan du gouvernement de Lionel Jospin, c’est la création de la CMU (NDLR : couverture maladie universelle). Elle a permis à 5 millions de personnes de se soigner gratuitement.
Aujourd’hui, le forfait hospitalier est à 16 €, c’est déjà énorme. Quand Pierre Mauroy l’avait institué, c’était 20 F. Et maintenant, le gouvernement veut le passer à 20 € ! Pour quinze jours
d’hospitalisation, ça revient donc au tiers d’un smic. Insupportable : cette augmentation va entraîner chez les plus modestes une impossibilité de se faire soigner. D’autres moyens existent
pour renflouer les caisses de la Sécurité sociale. Quand j’étais au gouvernement, j’ai négocié fermement avec l’industrie pharmaceutique. Je ne me suis pas fait que des amis en baissant les
tarifs des radiologues, des laboratoires biologiques… Nous devons débattre avec les Français sur les moyens consacrés à la santé au XXI e siècle.
EDOUARD TINAUGUS. Concernant la taxe carbone, les Français n’auront pas le choix. Pour protéger l’environnement, il faudra payer ?
Nous sommes devant une urgence absolue : le réchauffement climatique est là. Chacun est concerné. Le paiement d’une contribution incite à changer les comportements. La taxe carbone du
gouvernement est écologiquement insuffisante : elle ne touche pas les plus gros pollueurs, ne concerne pas l’électricité… Elle est socialement injuste. Nous, nous proposions que le produit de
la taxe permette une redistribution sociale proportionnée aux revenus, aide ceux qui ont un trajet domicile-travail important et coûteux, notamment lorsqu’il n’y a pas de transports en commun.
Nous souhaitons aussi que le produit de la taxe aide ceux qui ont un comportement environnemental écologique, vertueux. Par exemple, en réalisant des travaux d’isolation thermique chez eux.
GREGOIRE MILOT. Estimez-vous que le pouvoir gère bien le dossier de la grippe A ?
Quand le gouvernement fait quelque chose de bien, je le dis, et là c’est le cas. Je pense qu’il fait son travail. En fait-il trop ? S’il en faisait moins, on le lui reprocherait. Le
gouvernement explique les risques, prend les mesures de salubrité nécessaires et prévoit la vaccination. J’ai l’impression que les choses sont bien prises en main.
LOUISA JOVANOVIC. Que pensez-vous d’une éventuelle interdiction du port de la burqa, vous qui aviez instauré à Lille des horaires de piscine réservés aux femmes musulmanes
?
Ne mélangeons pas tout. J’avais ouvert ce créneau horaire de façon temporaire. Depuis il est fermé. Cela ne concernait pas que les musulmanes. C’était dans un quartier où beaucoup de femmes ne
sortaient pas de chez elles. Les premières qui ont demandé cette mesure étaient des femmes souffrant d’obésité. Puis, des femmes maghrébines se sont jointes à elles. Je suis une féministe
absolue : j’ai fait un détour par rapport à mes principes, ceux de la République, pour permettre à ces femmes de faire du sport, de sortir de chez elles et tout simplement d’exister. Lorsque ce
créneau horaire a été supprimé, plus de la moitié des femmes ont continué à aller à la piscine en même temps que tout le monde. Chaque fois que je vois une femme en burqa, cela m’indigne au
plus haut point. Comment peut-on leur laisser croire que leur religion leur impose cela ? Faut-il une loi pour interdire la burqa ? Je suis extrêmement hésitante. Je suis convaincue que c’est
par la raison et l’éducation qu’on la fera reculer. Mais aussi en luttant contre les discriminations qui humilient et replient les femmes sur elles-mêmes.
VINCENT BOLUS. Vous défendez le non-cumul des mandats dans votre parti. Mais comment allez-vous le faire respecter ?
Nous allons changer nos statuts avant l’été 2010. Les militants du PS voteront le 1 e r octobre pour nous dire par exemple s’ils sont d’accord pour interdire qu’un parlementaire, député ou
sénateur, soit président ou vice-président de région ou de département, ou maire, ou adjoint au maire. Lors des élections sénatoriales, certains de nos sénateurs qui sont président de région ou
maire vont donc devoir choisir. Lors des renouvellements suivants, municipales et législatives, la même règle s’appliquera. D’ici quatre ans, il n’y aura plus de cumul des mandats dans notre
parti. C’est une condition sine qua non pour renouveler le PS, mais aussi pour accroître la démocratie dans la vie politique.
GRÉGOIRE MILOT. Le meilleur moyen de rénover n’est-il pas de donner l’exemple en choisissant entre votre mandat de maire, celui de présidente de la communauté urbaine de Lille
et votre poste de première secrétaire du PS ?
Je n’ai jamais cumulé les mandats. Concernant ma fonction de première secrétaire, comment pourrait-on diriger un grand parti en France si on n’est pas sur le terrain ? On me reproche souvent ma
présence à Lille, mais c’est d’abord dans ma ville que je comprends la vie des Français et que j’essaie de la rendre plus facile ! Si j’étais enfermée dans mon bureau rue de Solferino à Paris,
comment pourrais-je parler de la France et agir ?. Je crois essentiel de ne pas être une technocrate de la politique. J’ai besoin d’être au contact des gens. La communauté urbaine de Lille est
la continuité naturelle de l’action dans ma ville et sur le territoire. Et si demain, il fallait choisir entre les deux, je le ferais.
STÉPHANIE BOURBOUSE. Pour les régionales de mars prochain, envisagez-vous des alliances ? Avec le PC ? Avec le MoDem ?
La priorité, c’est le rassemblement de la gauche et nous y travaillons fortement avec l’ensemble de nos partenaires : le PC, les Verts, les radicaux et les Citoyens. Nous sommes ouverts aux
humanistes et aux démocrates si cela se fait dans la clarté, sur les alliances comme sur le projet. Que François Bayrou dépose des listes aux régionales ou qu’il veuille se présenter à la
présidentielle, c’est son droit, il est chef de parti. Mais il doit nous dire ce qu’il fera par exemple au soir du premier tour des élections régionales : appellera-t-il à voter pour le mieux
placé entre la gauche et le MoDem ? Et puis, il faut parler du fond. J’accepte volontiers de le rencontrer pour discuter de ses propositions. Vous savez, lui et moi, nous nous connaissons
depuis longtemps, il est béarnais, je suis basque... Cela peut créer des liens !
VINCENT BOLUS. Vous avez discuté dimanche avec Marie-George Buffet. Lui avez-vous parlé des droits de l’homme en Chine et en Corée du Nord, pays communistes ?
Je suis évidemment opposée à des régimes communistes totalitaires. Mais la Chine, vous savez, c’est plus compliqué que cela... Avec les partis de gauche, nous avons des valeurs communes en
France et de proximité dans nos combats et nos projets.
GRÉGOIRE MILOT. Vous parlez des Verts. Justement, si Cécile Duflot devance le PS au soir du premier tour en Ile-de-France lors des prochaines régionales, vous vous rangerez
derrière elle ?
Je ne pense pas que cela se produira. Je souhaite que chacun d’entre nous fasse le plus haut score possible.
Bien évidemment, si un de nos partenaires de gauche est devant nous, c’est lui que nous soutiendrons, il n’y a aucun doute. C’est la règle du désistement républicain que la gauche doit
appliquer.
NICOLAS STUBERT. Le PS devrait organiser les primaires pour désigner son candidat en 2012. Comment cela va-t-il se passer ? Et vous, serez-vous candidate à ces primaires ?
Y pensez-vous le matin ?
Je ne me rase pas le matin... C’est peut-être pour cela que je n’y pense pas ! Il faut être un homme pour ne penser qu’à la présidentielle. Même s’il y a quelques exceptions chez les femmes
quand même ! Pour les modalités des primaires, on ne peut pas décider à la place de nos partenaires de gauche. Je propose des primaires pour nous, les socialistes, même si nous serons ravis
d’accueillir ceux de nos partenaires, tels les radicaux, qui souhaiteraient se joindre à nous. Chaque parti est bien evidemment libre de son propre choix. Il n’y pas de volonté d’hégémonie de
notre part. Concernant la participation, je la souhaite la plus large possible. Mais je veux que les Français nous rejoignent d’abord sur un projet et non pas pour soutenir telle ou telle
personne. Nous ne cherchons pas à avoir des supporteurs mais des citoyens engagés.
STÉPHANIE BOURBOUSE. Plusieurs responsables politiques comme Brice Hortefeux, Eric Besson ou avant, Manuel Valls, se sont fait piéger par des vidéos diffusées sur Internet.
Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je suis très choquée que des personnalités politiques critiquent Internet parce que le Web diffuse leurs propos inacceptables. Quand on est un homme ou une femme politique, votre parole est
publique et elle vous engage. Personnellement, j’ai été outrée par les propos de Brice Hortefeux. Ces propos sont graves, exprimés sur un ton goguenard et méprisant. Quand on est ministre de
l’Intérieur, c’est d’autant plus inacceptable.
STÉPHANIE BOURBOUSE. Frédéric Mitterrand sifflé à la Fête de l’Humanité parce qu’il est un ministre de l’ouverture, est-ce que ça vous gêne ?
D’abord, Frédéric Mitterrand ne s’est jamais revendiqué comme un homme de gauche. Mais c’est quelqu’un que je respecte pour ses compétences et sa culture. Je n’aime pas que l’on siffle les
gens. Au-delà de sa personne, quand on est de gauche, on ne va pas dans le gouvernement Sarkozy. Ceux qui y sont allés ne sont pas des hommes ou des femmes de gauche.
LOUISA JOVANOVIC. On sait très peu de choses sur votre vie privée et on ne vous voit jamais dans les journaux people. Comment arrivez-vous à rester aussi discrète ?
Quand on parle de soi, on ne parle pas des Français, ni de leurs problèmes. Nous ne sommes pas des stars ! Moi par exemple, j’aurais tout intérêt à me montrer avec mon père (NDLR : Jacques
Delors) que les Français adorent. Et ma mère est tout aussi bien ! J’ai un mari formidable, une fille adorable, mais ils font partie de mon jardin secret et je n’accepterai pas qu’on les
utilise. Concernant mes passions, tout le monde sait que j’aime la cuisine, les bons repas entre amis, la culture et que je ne fais pas de sport, malheureusement ça se voit (rires) . Ma place
n’est pas dans le people !