17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 10:19
Contrairement à ce qui était annoncé, les "rouge-vert" ont remporté l'élection législative norvégienne d'un cheveu, c'est vrai, mais dans ce pays aux ressources pétrolières (donc financières) plus que larges, c'est l'alternance gauche / droite qui prédominait jusque là. Remporter un scrutin deux fois de suite est donc un exploit, en quelque sorte. La division de la droite a certes joué, et de nombreux électeurs (de droite) ne se sont pas déplacés, d'où le taux de participation le plus bas jamais enregistré pour la Norvège depuis... 1927. (Amusons nous un peu, dites un chiffre !)
La coalition de gauche l'emporte donc de 3 sièges sur la droite, avec un programme mettant l'Etat Providence au coeur de ses préoccupations. 7 thématiques ont été mises en avant : donner la priorité au travail (le chômage est à ...3% mais devrait atteindre 4,75% en 2010), au commerce et à l'industrie (faillites : +72% depuis la crise) ; renforcer le savoir ; valoriser le pays ; améliorer les services de santé ; intensifier la lutte pour la sécurité et contre la criminalité ; mettre l'accent sur la culture et lutter contre le réchauffement climatique et pour la solidarité internationale.

Les norvégiens "s'exaspèrent par exemple de la mauvaise qualité de leurs services publics, notamment des écoles et des services de santé, s'opposent aux compressions de personnel dans ces mêmes secteurs, se plaignent du temps d'attente pour l'accès aux soins, du manque de policiers ou encore de places dans les maisons de retraite et ne comprennent pas pourquoi ils doivent subir les hausses du prix de l'essence ou celle des taxes sur les produits pétroliers." (source : Fondation Robert Schuman)
Ils souhaitent donc plus de fonctionnaires, plus d'Etat, plus de public, et ont voté contre les réductions d'impôts.

Cela a de quoi nous faire réfléchir, non ?

Cela dit, les systèmes nordiques n'ont pas que des qualités, il faudrait trouver le temps de faire un billet sur ce sujet pour en montrer les limites.

Pour aller plus loin, vous pourrez lire l'article cité plus haut, ou celui de RFI dont je vous propose un extrait ci-dessous :

L'exception norvégienne

La victoire des partis de gauche aux élections en Norvège permet au Premier ministre sortant d'échapper à la malédiction de la manne pétrolière qui se traduisait depuis 1996 par une permanente alternance au pouvoir. Jens Stoltenberg va pouvoir former un deuxième gouvernement successif et améliorer, comme il l'a promis, l'Etat providence.

Un programme d'exception au sein d'une Europe largement engagée dans une réforme néo-libérale, l'Etat providence plutôt que des réductions d'impôt. Toute l'exception norvégienne tient en cet engagement. Réduire les listes d'attente dans les hôpitaux, augmenter la gratuité des cantines scolaires ou accroître le nombre de places dans les maisons de retraite.

Les attentes de la population norvégienne ne sont pas exceptionnelles en Europe. Ce qui l'est davantage, c'est qu'elles ont une chance d'être réalisées. Grâce aux ressources tirées du pétrole, bien sûr, mais aussi aux convictions d'un personnel politique de gauche qui ne s'est pas converti au libéralisme et à son corollaire, la baisse de la dépense publique incontournable à droite, bien sûr, mais aussi chez les socialistes d'à peu près tous les pays européens.

Le gouvernement travailliste en Grande-Bretagne est, par exemple, en train de se faire rappeler à l'ordre par les syndicats qui craignent qu'un retrait supplémentaire de l'Etat ne favorise la crise. Seul le Premier ministre espagnol continue à vouloir augmenter les impôts pour garantir les dépenses sociales. Mais nulle part les gouvernements de gauche n'ont vraiment débattu de la refondation d'une dépense publique dont les contours, définis dans l'après-guerre, méritent peut-être d'être redessinés.


Post-Scriptum : le taux de participation était de... 73%
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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 13:02
Le documentaire la domination masculine, dont je vous ai déjà parlé ici, a mis en place un site internet proposant des extraits du film, mais aussi certaines séquences qui ne sont pas dans le film. Ainsi, le témoignage de cet homme violent repenti.
La vidéo est à voir directement sur le site. Ci-dessous, un extrait du texte pédagogique qui l'accompagne (pour le lire intégralement, c'est ici)

J'en profite pour vous signaler que jeudi, un colloque sur "L'homme violent" est organisé par Stop violences femmes à la MMSH, à Aix, toute la journée. Renseignez-vous avant d'y aller, car je sais que l'amphi est déjà plein. Comme quoi, cette thématique est malheureusement toujours porteuse...

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Ce témoignage est rare à double titre.

Très peu d’hommes violents en couple se remettent en question et opèrent sur eux-mêmes un tel travail. Mais ils sont encore moins nombreux à s’exprimer et témoigner.
L’intérêt est d’entendre chez Denis toute la description bien connue du cycle de la violence conjugale dans la bouche d’un ancien agresseur. Vu de l’intérieur.

Il faut rendre hommage à cet homme qui nous permet de mieux comprendre et peut-être de faire réfléchir d’autres hommes.

Il faut savoir que la violence conjugale se perpétue dans un contexte culturel bien précis : le patriarcat. A savoir une société qui globalement considère les hommes et les femmes différemment. L’homme violent agit donc à l’intérieur de cette sphère en cohérence avec la culture ambiante.
(...)
 

Le cycle de la violence conjugale:


Généralement, la violence s’installe progressivement et de façon insidieuse. Elle peut débuter par des remarques vexantes, des insultes, une volonté de contrôler tout ce que l’autre fait. Et puis les choses s’aggravent. La violence au sein du couple, récurrente, est en fait un cycle infernal dans lequel on est enfermé. Après une accalmie, les choses se remettent en place... On distingue 4 étapes dans le cycle de la violence conjugale :
(...)
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12 septembre 2009 6 12 /09 /septembre /2009 14:32

1.Les primaires ouvertes
L’organisation de primaires ouvertes pour l’élection présidentielle est une avancée démocratique et doit être aussi une chance pour créer un vaste mouvement populaire en faveur de notre candidat(e) et de nos idées.

Nous souhaitons qu’elles permettent d’agréger autour de nous toutes celles et tous ceux qui veulent nous aider à construire un autre projet de société, choisir notre candidat(e) en 2011, l’amener à la victoire en 2012 et se mobiliser ensuite pour changer la France.

Nous vous proposons d’en adopter aujourd’hui le principe, les modalités concrètes d’organisation de ces primaires étant précisées dans la convention de l’été 2010.

Question 1-1 : « Etes-vous favorables à la désignation du candidat(e) des socialistes par des primaires ouvertes aux citoyens qui souhaitent le changement en 2012 et veulent participer à la victoire de la gauche? »

Nous nous sommes engagés, avec nos partenaires de gauche, dans une nouvelle démarche de rassemblement à gauche. C’est dans ce cadre et sur le fondement d’un travail en commun sur nos valeurs et nos idées, avec des actions communes, que seront discutées les stratégies électorales les plus appropriées pour gagner en 2012. Ces discussions pourront amener certains de nos partenaires à vouloir organiser en commun, par des primaires ouvertes, la désignation du candidat(e) de la gauche.

Question 1-2 : Donnez vous mandat au Bureau National pour organiser ensemble avec les formations de gauche qui le souhaitent de telles primaires dans le cadre d’un rassemblement politique et sur la base d’une plate-forme commune ?

2- Le non-cumul des mandats
La limitation du cumul des mandats est une condition du bon exercice de chacun d’entre eux mais aussi du renouvellement des responsables politiques. C’est la fierté des socialistes d’avoir été à l’initiative de la seule loi limitant le cumul des mandats. Le groupe socialiste déposera d’ailleurs des amendements pour aller plus loin lors du débat sur le projet de loi sur les collectivités territoriales. Dès à présent, notre groupe parlementaire et le Parti vont travailler à un projet de véritable statut de l’élu que nous mettrons en œuvre lorsque nous reviendrons au pouvoir.
Mais il est temps aujourd’hui pour les socialistes de franchir une étape majeure. Nous proposons d’inscrire dans nos statuts deux nouvelles limitations qui vont plus loin que la loi actuelle, qui s’inscrivent dans l’objectif du mandat unique pour les parlementaires et qui s’imposeront à tous les socialistes à chaque renouvellement.

Question 2-1 : Etes-vous favorables, comme étape vers le mandat parlementaire unique, à l’impossibilité de cumuler, sans attendre le vote d’une loi, dès les prochains renouvellements (cantonales 2011, Sénatoriales 2011, législatives 2012) un mandat de parlementaire avec une présidence d’exécutif local (Communes, Intercommunalité, CG, CR) ou la participation à un exécutif (Vice-Pdt, Maire adjoint )?

Question 2-2 : Êtes-vous favorables à limiter à trois les mandats successifs des présidents d’exécutifs locaux (Maires, Présidents de Conseil Général, de Conseil Régional, et d’Intercommunalité) ?

3- La parité, la diversité et le renouvellement générationnel

Un Parti fort est un Parti qui ressemble à la société qu’il représente. Nous devons ainsi organiser en notre sein les conditions de l’égalité réelle d’accès aux responsabilités.

La première exigence est la parité. Les socialistes déposeront une proposition de Loi afin de durcir les conditions du financement des partis politiques qui ne respectent pas la stricte parité dans leurs candidat(e)ures aux élections législatives. Par ailleurs, nous vous proposons d’aller au-delà du seuil de 40% minimum de femmes présentes dans nos instances dirigeantes comme nos statuts le prévoient aujourd’hui. Si vous décidez d’approuver le principe de parité totale, cela sera applicable dès le prochain congrès.

Question 3-1 : « Êtes-vous favorables à l’instauration de la parité totale dans toutes les instances du Parti (locales et nationales) ? »

Question 3-2 : « Êtes-vous favorables à l’instauration de la parité dans les candidat(e)ures pour les élections législatives de 2012 ? »

Il faut aussi créer les conditions d’assurer en notre sein la diversité, au sens le plus large du terme, sans instaurer de quotas, en visant l’accès aux responsabilités de militants issus de l’immigration, d’ouvriers, d’agriculteurs, d’employés du secteur privé…, qui sont aujourd’hui sous-représentés parmi les responsables et les élus de notre Parti. Il s’agit aussi de préparer aujourd’hui une nouvelle génération à exercer demain les responsabilités. L’expérience nous a appris que nous ne pouvions réussir qu’en s’y prenant suffisamment tôt et en réservant des cantons ou des circonscriptions pour mettre en application nos principes.

Question 3-3 : « Donnez-vous mandat au Bureau National pour fixer, pour chaque élection, des objectifs de renouvellement contribuant à une meilleure représentation des diversités de la société française, et pour cela, en réservant si nécessaire, des circonscriptions électorales ? »

4. Pour une démocratie interne aboutie

Nous savons par ailleurs que l’acte d’adhésion est encore trop difficile dans notre parti et nous empêche de devenir un parti de masse à l’image de la société. Il est donc nécessaire de réfléchir collectivement à de nouveaux modes d’organisation et de formation.

Question 4-1: Donnez-vous mandat au Bureau National pour proposer dans la réforme de nos statuts des règles nouvelles permettant d’ouvrir largement notre parti aux hommes et aux femmes de gauche en réduisant les obstacles à leur adhésion (adhésion directe, adhésion à des sections thématiques, montant des cotisations, modalité d’accueil, adhésion sur Internet…)?

Le Congrès de Reims a montré que l’élection au suffrage universel direct du 1er Secrétaire National et des 1ers secrétaires fédéraux après le Congrès pouvait empêcher celui-ci d’être un moment de synthèse, de travail et de rassemblement. Sans remettre en cause la proportionnelle, qui est un élément fondamental de l’unité des socialistes permettant le respect de la pluralité d’opinion dans chacun de nos instances, il nous faut réfléchir à une nouvelle organisation de nos Congrès permettant que le choix de nos dirigeants repose sur des choix politiques et sur leur capacité à créer des majorités stables pour pouvoir gérer le parti.

Question 4-2 : Donnez-vous mandat au Bureau National pour proposer dans la réforme de nos statuts, des règles de démocratie interne permettant d’améliorer l’efficacité de nos Congrès et de choisir nos dirigeants en cohérence avec nos orientations politiques ?

5. Pour des règles d’éthique

Nous devons nous doter des moyens pour garantir un réel civisme interne et la solidarité entre socialistes à tous les niveaux. Nous proposons que soit rédigée une charte d’éthique, prévue par nos statuts, mais jamais écrite. Une commission composée de personnalités incontestées faisant autorité dans notre Parti pourrait être chargée de faire respecter ces règles communes. Elle pourrait, entre autres, proposer une réforme de l’organisation de nos scrutins afin qu’il n’y ait plus de contestations, rappeler à l’ordre ceux de nos camarades ou de nos instances qui ne respecteraient pas les valeurs et les règles de notre collectif.

Question 5.1: Etes-vous favorables à la création dans notre parti d’une autorité indépendante et incontestée, chargée de faire respecter les règles d’éthique et de droit s’imposant à tous les adhérents du Parti Socialiste, disposant des moyens de les faire respecter et tranchant en dernier ressort toute question en rapport avec la violation de nos règles communes ?

Question 5.2: Approuvez-vous la mise en œuvre dans les scrutins internes de notre parti, de nouveaux mécanismes, inspirés des règles et des moyens de la République, garantissant la sincérité et la fiabilité de nos votes ?

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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 08:50

Dans ce discours prononcé à Santiago du Chili, dans le cadre du forum des progressistes, Laurent Fabius analyse la crise du capitalisme, et propose une alternative progressiste au développement de nos sociétés. Un texte à lire et à réfléchir.

Source : le blog de Laurent Fabius

 

 

Forum des Progressistes - avec la Fondation Jean-Jaurès ; Santiago du Chili / 10 septembre 2009

« La fin du paradigme néolibéral et la crise structurelle du capitalisme »

Madame la Présidente,

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Chers amis,

Un chiffre résume l’année de crise que le monde vient de vivre : depuis l’été 2008, selon un organisme associé à l’ONU, les gouvernements ont consacré neuf fois plus d’argent pour soutenir les banques et les institutions financières que le monde n’en avait dépensé, en un demi-siècle, pour aider les pays pauvres.

A quelques jours du G20 de Pittsburgh, nous sommes à un tournant : ou bien les gouvernements, s’appuyant sur les sociétés civiles nationales et les institutions multilatérales, négocient le virage pour mettre le monde sur la voie d’un autre modèle de développement ; ou bien ce tournant est en réalité ignoré, l’ancien chemin finalement préféré et alors l’humanité risque de foncer « vers l’abîme » comme l’a dit récemment le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon.

Ce tournant de la crise, ce tournant de l’histoire, s’inscrit dans un double paradoxe.

La crise - avec son impact financier social, écologique, industriel, agricole et territorial - est profonde mais les solutions mises en œuvre pour la combattre sont, pour le moment, parcellaires. A quelques jours du nouveau rendez-vous du G20, souvenons-nous des promesses faites à Londres, il y a six mois : les annonces faites n’ont pas beaucoup été suivies d’effets concrets.

La disqualification de la droite néo-libérale est pour le moment plus idéologique que politique. Le triptyque tant commenté de l’Ecole de Chicago - déréglementation, privatisation, financiarisation - apparaît désormais pour ce qu’il est : une impasse pour le développement humain. Et pourtant, dans les urnes et en tout cas en Europe, la crise profite pour l’instant surtout aux partis conservateurs, tandis qu’aux Etats-Unis, malgré l’élection très positive de Barack Obama, les vieux réflexes demeurent comme en témoignent les réticences de l’administration américaine à encadrer strictement les pratiques de Wall Street.

Sous des formes qui varient selon les continents et les identités nationales, la crise met aussi en cause la matrice intellectuelle de la gauche. L’exigence environnementale, la mondialisation, la révolution de l’information et du numérique, le boom démographique, l’émergence d’un Sud et la déshérence d’un autre, la montée en puissance de l’Inde et surtout de la Chine - nous voyons finir sous nos yeux un monde ancien et apparaitre un monde nouveau que nous, femmes et hommes de progrès, avons été les premiers à entrevoir.

Nous devons montrer que le socialisme démocratique, la gauche, les progressistes portent des valeurs indispensables à la construction d’un nouveau modèle de développement et préciser quel modèle. Je suis heureux de pouvoir porter ce message devant vous, en Amérique Latine où la vigueur des idées progressistes est aujourd’hui particulièrement forte et féconde

1) AUX ORIGINES DE LA CRISE DU SYSTEME, LES INEGALITES

Le capitalisme s’est construit sur trois piliers : la propriété privée des moyens de production et d’échange, l’utilisation économique des mécanismes du marché, l’application de ce marché au travail à travers le salariat. La propriété privée des moyens de production devait créer de la richesse en abondance ; le marché devait garantir l’équilibre entre production et consommation ; le marché du travail devait assurer le parallélisme entre hausse de la productivité et hausse des revenus.

Les crises économiques que le monde a traversées depuis un siècle, dont la fréquence et la violence se sont accrues depuis 1974, ont montré les limites de chacun de ces compromis. Beaucoup d’Etats, à des échelles différentes et avec des méthodes différentes, ont mené des politiques d’ajustement pour corriger les dysfonctionnements du système. C’est d’ailleurs dans l’exigence de redistribution, le troisième compromis entre capital et travail, qu’est née puis s’est consolidée la social-démocratie.

Le caractère inédit de la crise actuelle réside dans cette singularité et cette brutalité : pour la première fois, les trois compromis historiques du capitalisme tempéré par la social-démocratie sont remis en cause simultanément.

Premier élément : la confiscation des profits et de la richesse. Au début des années 1980, le monde connaît un tournant historique : pendant que se structure un marché mondial, les grands acteurs du capitalisme historique - Etats-Unis, Europe occidentale, Japon - constatent qu’ils perdent la maîtrise des ressources naturelles. La Russie et le Golfe exploitent l’essentiel des ressources énergétiques. L’Amérique du Sud cultive la majorité des matières premières alimentaires. La Chine et l’Inde abritent la plus grande part de la force de travail. Ne contrôlant plus les clés de leur expansion, les pays capitalistes historiques, emmenés par le duo Reagan-Thatcher, ont construit un modèle de rentabilité pour eux et de dépendance pour le reste du monde : l’économie financière, qu’ils situent symboliquement à New York et à Londres

La période 1980-2008 a été marquée par une hausse massive des profits. Longtemps, cet accroissement de la richesse mondiale a servi d’argument-massue aux conservateurs et aux néo-libéraux. L’ancien chancelier allemand Helmut Schmidt l’avait résumé à sa façon : « les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emploi d’après-demain ». Une étude plus fine de la réalité économique aurait permis de comprendre ce que la crise nous enseigne aujourd’hui : l’augmentation constante du taux de profit depuis 1980 ne s’est pas accompagnée d’un accroissement proportionnel des biens, des services, des infrastructures ou des innovations sur la même période. La richesse produite depuis trente ans n’a pas été investie prioritairement au service de l’intérêt général. Durant cette période, on a surtout enregistré une croissance exponentielle des profits bancaires et des dividendes.

On dira à juste titre que la sphère financière, émancipée de l’économie réelle, a aspiré la rentabilité de l’économie productive en bénéficiant de l’extraordinaire afflux de liquidités créées par la croissance économique nouvelle des pays émergents. A travers la création d’instruments et de produits financiers sophistiqués, la finance a complexifié et allongé le circuit économique garantissant une rentabilité croissante. Cette analyse est juste mais insuffisante.

C’est le deuxième élément : la dérégulation financière n’aurait pas pris une telle ampleur si elle ne s’était pas appuyée sur un creusement des inégalités. La crise actuelle est, du départ à l’arrivée, une crise de la redistribution des richesses. A l’origine de la crise, se trouve la tension entre le capital et le travail pour le partage de la valeur ajoutée. La déréglementation des mouvements de capitaux décidée par les pays occidentaux a profité du faible coût du travail dans les nations émergentes pour réorienter la production industrielle mondiale vers ces pays. Pendant que les systèmes de protection sociale (santé, retraite, droit du travail) étaient affaiblis, les salaires ont été déconnectés de l’évolution de la productivité du travail. En un quart de siècle, la part des salaires dans la richesse globale a diminué de dix points tandis que l’écart salarial entre riches et pauvres n’a cessé de croître. L’économie de marché est devenue une véritable société de marché.

L’exemple des subprimes est démonstratif. Affaiblis par leur déficit du commerce extérieur, le dumping monétaire et la concurrence sociale que leur livraient les nations émergentes, les Etats-Unis décidèrent il y a une dizaine d’années de soutenir leur marché intérieur en stimulant la consommation. Or, les ménages les plus fragiles mais aussi les classes moyennes, asphyxiées par la relative faiblesse des salaires et par un système de protection sociale inégalitaire, ne disposaient pas de revenus suffisants. Pour alimenter la croissance, les Américains ont choisi la dette, le dopage par le crédit. Les banques, aidées par les politiques de baisse des taux de la FED après le 11 septembre, ont prêté à tour de bras. Tout le monde n’y trouvait-il pas son compte ? Les ménages modestes devenaient propriétaires malgré leurs faibles ressources. Les banques vivaient des intérêts sur des prêts gagés par la valeur des acquis et non par leurs fonds propres. Quand la valeur des acquis (essentiellement immobiliers) a commencé à stagner voire à baisser, quand la bulle spéculative a éclaté, le système a déraillé : les ménages n’ont pas pu rembourser tandis que les banques ont perdu de l’argent à la vente sur les acquis récupérés... La recherche de la rentabilité financière maximale à court terme a donc été un conducteur de l’effondrement du système

Cette crise montre le sacrifice de l’intérêt collectif - celui de l’humanité d’aujourd’hui et de demain dans son environnement - à la toute-puissance du marché. C’est la grande leçon de la crise : bien des choses que l’on croyait devoir garder privées exercent une trop grande influence sur le bien-être collectif pour ne pas être socialisées, d’une manière ou d’une autre. En témoigne la concomitance de plusieurs crises qui se renforcent. La crise écologique provoquée par une économie non maitrisée provoque le gaspillage naturel et maintient les intérêts d’une couche dominante plus riche et plus irresponsable que jamais face aux risques. Le crédit est devenu le fondement de notre modèle de consommation : on emprunte à la nature ce que l’on ne pourra jamais lui rendre. Crise énergétique : les pays producteurs de pétrole spéculent sur la fin des réserves mondiales, et une partie des habitants du monde ne dispose pas du carburant dont ils ont besoin pour produire et se nourrir, alors même qu’aucun nouveau modèle de croissance n’a été pensé collectivement. Le gaz alimente les tensions notamment entre la Russie et ses voisins. L’eau est au cœur des conflits d’Afrique et du Proche-Orient. Crise alimentaire : les sols d’Asie et d’Afrique sont ravagés par les bouleversements climatiques. L’Amérique Latine souffre du quasi-triplement du prix du pétrole depuis 2003. En 2009, selon la Banque Mondiale, un milliard de personnes, un sixième de la population du monde, connaît une famine chronique.

Si la crise ébranle les bases du capitalisme poussé à l’excès par les dogmes néolibéraux, elle ébranle aussi quelques-unes des certitudes des progressistes et conduit à changer notre modèle de développement. Les leçons de la crise de 1929, qui diffère à bien des égards de celle que nous traversons actuellement, sont utiles. Une crise économique se distingue d’un simple accident économique par la façon dont le système reçoit les mesures mises en place pour le soigner. Les mesures de redressement décidées par les Etats-nations ou le G20 ont, pour la plupart, une pertinence immédiate : sauvegarde de l’épargne de millions de familles par le soutien aux banques, aides alimentaire d’urgence dans les pays les plus pauvres, protection du système de santé et de retraites, aides aux exploitants agricoles ou aux petits commerçants. Il reste qu’à terme plusieurs de ces décisions nourrissent la crise. A une crise mondiale de la dette, les gouvernements ont répondu par un endettement supplémentaire. La puissance publique a socialisé une énorme dette privée. Face à un excès de liquidités provoqué par les banques privées, les banques centrales ont réagi par la création monétaire. Le FMI a pris le relais en annonçant qu’il allait distribuer près de 300 milliards de dollars de DTS à ses Etats membres. C’est une mesure nécessaire à destination des pays qui en ont le plus besoin. Mais c’est une mesure d’urgence dans un système inchangé, non l’émergence d’un nouveau modèle.

2) L’ESQUISSE D’UNE REGULATION MONDIALE, LES LEVIERS D’ACTION DE LA PUISSANCE PUBLIQUE NATIONALE

Les autorités politiques et économiques ont mis du temps à saisir la vraie nature de la crise. Il a fallu attendre le printemps 2009 pour entrevoir les premières réponses globales.

Aujourd’hui, chaque frémissement de l’activité suscite l’optimisme des gouvernements. Le taux de chômage américain augmente moins vite que les derniers mois, ce qui annoncerait le retour de l’emploi. Le taux de croissance européen a augmenté de 0,5% sur le dernier trimestre et on conclut au retour de l’activité. Nous le souhaitons, bien sûr, mais on oublie que l’activité économique est portée à bout de bras par les pouvoirs publics nationaux et que cela est provisoire. La FED et, dans une moindre mesure, la BCE mènent des politiques monétaires d’une agressivité jamais vue en plafonnant leurs taux directeurs en dessous de 1%. Depuis juin 2008, les Etats-Unis ont injecté 11 points de PIB supplémentaires dans l’économie. La Banque des Règlements Internationaux estime que le montant total des plans de relance représente 5% du PIB mondial.

La reprise a besoin de lucidité : le redressement de l’économie mondiale, fondé sur la réactivité des Etats, reste fragile. Aux Etats-Unis, le traumatisme des crédits hypothécaires a conduit à une augmentation significative du taux d’épargne qui aura nécessairement des conséquences sur la consommation et la croissance. La Chine devra réorienter sa production vers son marché intérieur - ce que les entreprises américaines et européennes vont douloureusement ressentir. L’Amérique Latine, avec un chômage de 27% en 2009 et 150 millions de sans emplois de moins de 25 ans, souffre de la hausse du prix des matières premières et de la baisse de la demande mondiale.

L’action des Etats a été rapide et forte - c’est une grande différence avec 1929. Mais il faut consolider cela et surtout bâtir et réussir l’après crise. C’est ici que les forces de progrès ont un rôle historique à jouer. L’enjeu est de passer de l’économie du tout marché corrigé nationalement a posteriori par la redistribution, à l’économie sociale et écologique de marché régulée mondialement a priori.

Dire la vérité sur la crise, c’est admettre qu’elle est celle des déséquilibres mondiaux et des égoïsmes des nations les plus puissantes. Le train de vie américain est financé depuis trop longtemps par le reste du monde. L’abondance monétaire des années 2000 s’explique, en partie, par une épargne mondiale constituée de réserves de change qui ont triplé en huit ans. La Chine, qui en possède plus du quart, a maintenu depuis dix ans une sous-évaluation de sa monnaie afin d’être hyper-compétitive à l’export. Entre la FED (qui maintient un taux d’intérêt très bas pour favoriser la consommation des ménages américains), la BCE (qui fixe un taux d’intérêt plus haut pour éviter l’inflation) et le gouvernement chinois (qui oriente sa monnaie pour favoriser l’épargne), la crise était annoncée. Aujourd’hui, au moment où les centres de décisions se réorientent vers les pays émergents, où un G2 Chine-Etats-Unis risque de se dessiner, l’urgence d’une régulation mondiale est particulièrement forte.

« Là où naît le péril, croît aussi ce qui sauve », écrivait le poète Hölderlin. La crise aura eu, au moins, le mérite de mettre en lumière le manque de coordination entre les Etats. En Europe, organisation supranationale la plus aboutie, nous avons été incapables de coordonner vraiment nos plans de relance et d’harmoniser nos politiques sociales et fiscales. Les grandes puissances mondiales ont enfin compris la nécessité d’élargir le cercle de décisions à travers la création du G20 - même si l’Afrique reste dramatiquement sous-représentée. Le mythe de l’autorégulation marchande est tombé, mais on ne peut pas se contenter d’une régulation politique par à-coups. Le G20 constitue une avancée, mais l’ordre du jour du prochain G20 de Pittsburgh et les déceptions probables qu’il va apporter montrent les limites d’une institution ponctuelle. Personnellement, je crois que ces réunions ne changeront pas en profondeur la donne, que les leçons ne seront pas assez tirées, qu’une concentration bancaire et financière plus forte risque même d’en résulter, et qu’on vivra -provisoirement - sur l’illusion que presque tout peut continuer comme avant.

Le monde dispose, d’une multitude d’agences de régulation dans tous les domaines (OMC, BIT, OMS, FMI). Cette dispersion nuit à l’efficacité et à la clarté des normes qu’elles produisent. Nous avons besoin d’un Conseil de Sécurité économique pour arbitrer les éventuels conflits normatifs entre ces agences. Nous ne pouvons pas nous contenter de réunir ce Conseil ponctuellement ou de le soumettre, à l’image du G20, à la pression de l’actualité. Multilatéral par définition, ce Conseil de sécurité économique doit aussi être permanent et se voir confier une autre mission : être l’institution productrice de normes qui s’imposent à tous, qui dispose des moyens de contrôler leur application et de mener des politiques coordonnées - au premier rang desquelles l’instauration d’une fiscalité internationale sur les transactions financières consacrée prioritairement à l’aide aux pays pauvres.

Seule institution politique à vocation universelle, l’ONU doit jouer ce rôle en lien avec le FMI. Celui-ci doit jouer le rôle de régulateur économique mondial. L’universalité de la régulation économique serait ainsi plus effective. Les décisions monétaires ne seraient plus séparées des politiques financières, commerciales, économiques, écologiques, sanitaires, alimentaires, stratégiques. Je connais les réticences que cette proposition peut engendrer, en particulier en Amérique Latine qui a souvent souffert des décisions d’un FMI plus incendiaire que pompier. Plusieurs préalables sont indispensables. Les organes de décisions du FMI ne donnent pas aux pays membres l’opportunité d’être représentés équitablement : ce fonctionnement inadapté doit être repensé. Le droit de vote doit être rééquilibré. Autre obligation : revoir le rôle du FMI afin qu’il devienne l’instance où les autorités nationales s’accordent sur les réformes économiques et financières à accomplir. Celui-ci doit pouvoir disposer des moyens d’être vraiment le prêteur en dernier ressort. Ses ressources, actuellement insuffisantes, doivent être accrues. Il devra contrôler strictement la fluctuation des taux de change au lieu que l’ensemble du système soit soumis la domination du dollar. Le FMI - ou un organisme associé - devra enfin disposer des moyens d’un contrôle juridictionnel à l’échelle mondiale pour parvenir à une définition commune, puis une sanction partagée des paradis fiscaux, et opérer une vraie traçabilité financière.

La sécurité du monde et sa prospérité sont intimement liées. Comment imaginer, d’une part, un nouveau Conseil de sécurité économique multipolaire et, d’autre part, un Conseil de sécurité stratégique, militaire hérité de la deuxième guerre mondiale ? Il est temps pour les Américains et les Européens d’admettre que Yalta est révolu. Afghanistan, Iran, Pakistan, mais aussi Moyen et Proche-Orient, aucune de ces questions ne saurait se résoudre efficacement et pacifiquement sans l’Afrique noire, sans l’Amérique latine, ni sans l’Europe. C’est pourquoi nous devons plaider pour un élargissement du nombre des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU afin qu’il représente les cinq continents plutôt que cinq nations exclusivement

3) VERS UN INTERNATIONALISME SOCIAL-ECOLOGIQUE

Le tournant libéral des années 1980 marque aussi - il faut le reconnaître - une césure dans l’histoire du mouvement socialiste et progressiste. Face à la crise, la gauche moderne doit évoluer vers un « internationalisme social-écologique ».

En 1917, les socialistes républicains en France, les sociaux-démocrates en Allemagne et en Europe du Nord, d’autres encore, ont été les premiers à percevoir le rouge du sang derrière le rouge du drapeau de la Révolution léniniste. Entre révolution par la violence dans la rue et réforme par la loi et les urnes, nous avons choisi. La gauche de gouvernement est née alors, revendiquant le respect des libertés individuelles et le pluralisme des opinions.

Dans les années 1950, la doctrine socialiste, productiviste et redistributrice, s’est confrontée à l’extraordinaire croissance portée par la reconstruction de l’après-guerre. Le fordisme avait révolutionné les manières de produire, de consommer, de travailler. La collectivisation des moyens de production et la planification des politiques étaient bousculées par l’économie de marché, créatrice de richesse rapide et abondante. Le socialisme démocratique a accompagné cette évolution, créé et renforcé l’Etat Providence et ses compromis : systèmes de protection sociale, hausse des salaires, droits des travailleurs, représentation syndicale, massification de l’accès à l’éducation, etc. Le mouvement ouvrier a été alors porté par la force des avancées politiques et sociales et par l’unité du mouvement politique et du mouvement syndical.

Dans les années 1980, le socialisme démocratique n’a pas vraiment réussi ce qui aurait dû être sa troisième refondation. Le néo-libéralisme s’est lové dans l’internationalisation du capital pendant que la gauche restait bloquée dans des outils nationaux insuffisants. Chômage, pauvreté et déficits ont grippé l’Etat-Providence. Les compromis entre capital et travail, Etat et société, collectif et individu, sont devenus surtout défensifs, souvent perçus par notre base sociale comme contre-productifs. La mondialisation et la financiarisation, les menaces sur l’environnement, l’individualisation du corps social - tous ces facteurs ont heurté plusieurs de nos analyses et de nos réponses traditionnelles. Alors que s’opère aujourd’hui l’indispensable retour de la puissance publique, alors que la mondialisation est un fait et que le péril environnemental se dresse, alors que les peuples ouvrent les yeux sur un système néo-libéral qui les a éloignés de tout projet collectif choisi, la gauche démocratique a l’occasion historique de reconstruire une espérance. Cela suppose de s’inscrire dans plusieurs dimensions en même temps.

La première dimension, c’est l’internationalisme. Les forces socialistes et social-démocrates, les forces progressistes doivent retrouver une plus forte unité. Les problèmes qui sont devant nous, et d’abord l’urgence écologique, sont tellement globaux que nous ne pourrons faire entendre une voix nouvelle que si nous sommes rassemblés. Cela peut prendre la forme de forums mondiaux réguliers, de manifestations comme celle-ci qu’ils faudra démultiplier, de recherches menées conjointement par des chercheurs de différentes régions ou même - au-delà de l’Internationale Socialiste - de la création d’un parti socialiste mondial qui, à l’image du Parti Socialiste européen, serait chargé de tous nous représenter. L’internationalisme, c’est aussi l’union, autant que possible, de la gauche politique et de la gauche syndicale qui partage avec nous la volonté de remettre les salariés au centre des décisions économiques. L’internationalisme, pour la gauche, ce doit être le souci de l’universel appuyé sur le progrès local. Alors que la mondialisation, pour la droite, c’est l’uniformisation appuyée sur le global. Sur quelles bases et quel projet ? L’Amérique Latine ouvre, à bien des égards, le chemin. Depuis la victoire du président Chávez au Venezuela en 1998 jusqu’à la plus récente élection du président Mauricio Funes au Salvador en mars dernier, en passant par la victoire de la Présidente Michèle Bachelet ici-même, de nombreux pays sud américains ont porté au pouvoir, dans des conditions différentes, des organisations de gauche. Bien sûr, les partis sont hétéroclites, les situations nationales différentes, les leaders eux-mêmes portent des projets aux orientations parfois divergentes et aux méthodes souvent distinctes - c’est un euphémisme. Reste que par-delà cette diversité, des éléments communs apparaissent : le rôle assumé de la puissance publique pour protéger les personnes les plus fragiles des excès de la marchandisation ; la volonté de mettre en place un partage des richesses plus équitable, respectueux des hommes, des terres, des savoir faire ; la construction de systèmes d’éducation et de santé et de protection sociale qui ne laisse personne au bord de la route ; l’égalité réelle entre les sexes ; une volonté farouche d’émancipation et d’indépendance vis-à-vis des empires et l’aspiration à une mondialisation multipolaire. Ces combats ne sont pas étrangers à la relative bonne tenue des économies sud-américaines durant cette crise comparée aux désastres sociaux que nous connaissons en Europe et aux Etats-Unis.

La deuxième dimension des progressistes, c’est l’exigence environnementale. L’homme est en situation de détruire la planète, donc lui-même. Vivre, c’est survivre : voilà la grande donnée de ce début de 21ème siècle. Aujourd’hui, 20% des habitants de la planète accaparent 90% de la consommation mondiale. Outre la préservation des écosystèmes et des ressources, la question écologique prolonge la question sociale puisqu’elle concerne avant tout les personnes, les quartiers, les régions, les pays, qui étaient déjà le plus en difficulté. La toute puissance du marché qui ne reconnait que le monétaire et le court-terme, est incompatible avec la nécessaire prise en compte environnementale. Les gouvernements et les partis socialistes et progressistes, dès la réunion de Copenhague à la fin de l’année, devraient proposer un véritable projet écologique à l’échelle nationale et au plan mondial. A l’échelle nationale, c’est par exemple l’enjeu de la fiscalité écologique, indispensable pour changer les modes de consommation comme de production. C’est le besoin d’investissements publics dans des infrastructures éco-responsables (transports collectifs ou individuels propres, énergies renouvelables...). C’est le financement de la recherche dans les technologies d’avenir. A l’échelle internationale, le projet d’Organisation Mondiale de l’Environnement, autorité de régulation écologique indépendante, doit aboutir. L’OME, qui agira en relation étroite avec l’OIT, devra s’imposer devant l’OMC pour toute question commerciale qui implique des enjeux environnementaux. Elle devra pousser notamment à la redéfinition de l’eau en tant que bien public mondial ou à la propriété publique des semences agricoles par la création de normes s’imposant aux Etats ou aux multinationales.

La troisième dimension, qui est trop souvent négligée par la gauche, c’est la notion d’individu. Notre ambition est collective, notre projet est global mais nous ne pouvons pas ne pas prendre en compte l’individualisation de nos sociétés. L’égalité est notre horizon mais l’uniformité n’est pas notre aspiration. C’est la leçon que nous tirons des dérives totalitaires subies à partir de l’aspiration magnifique à l’égalité. Nous, progressistes, ne prônons pas l’effacement des différences, des identités, des talents. Notre projet est celui d’une égalité émancipatrice qui permette aux individus de construire leurs vies avec les mêmes chances. Voilà un clivage majeur qui nous sépare des conservateurs néo-libéraux : pour nous, les individus ne sont pas les supports d’un système marchand qui en exclut certains pour en choisir d’autres. L’éducation et la culture sont à la base de notre projet. Cela nous distingue de l’individualisme désagrégateur et de l’étatisme totalitaire.

Madame la Présidente, chers amis, au 21ème siècle nous avons compris que le monde est lui-même mortel. La crise que nous vivons en est la manifestation. A nous, progressistes, ensemble, de faire naître ce que j’appelle une nouvelle approche internationale social-écologique. Face au capitalisme global, c’est un horizon mobilisateur.

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10 septembre 2009 4 10 /09 /septembre /2009 10:28
Un des combats d'envergure des socialistes porte sur les services publics. Vous avez pu lire sur ce blog l'appel de Michel Vauzelle à inscrire une charte des services publics dans la Constitution. Si ce n'est déjà fait, je vous ré-invite d'ailleurs à aller signer la pétition qu'il a initiée et qui compte aujourd'hui près de 300 000 signatures électroniques (Clic ici)

La Poste est en ce moment plus particulièrement menacée. Mais la lutte s'organise. Nous savons que nos concitoyens refusent de voir leurs bureaux de poste fermer les uns après les autres. C'est pourquoi, le comité national contre la privatisation de la Poste a engagé une action forte : une grève est programmée pour le 22 septembre, et le 3 octobre, une votation citoyenne est organisée. De très nombreuses communes de gauche, au travers de leurs élu-es, se sont déjà portée volontaires pour organiser cette votation. Une motion est souvent votée en conseil municipal, appelant à maintenir le service public postal. La mobilisation prend de l'ampleur, mais il est nécessaire d'aller plus loin encore, car c'est un combat que nous pouvons, que nous devons gagner !

Vous pouvez signer l'appel ici
Vous pouvez aussi interpeller vos élu-es sur ce sujet : organiseront-elles/ils la votation le 3 octobre ? Si la réponse est non, alors pourquoi ne pas l'organiser vous-même ? Toutes les infos sont sur le site du collectif Et si la réopnse est oui, donnez un peu de votre temps pour être assesseur, faites campagne autour de vous pour faire connaître cette initiative...

Militons, toutes et tous, pour un service postal public !

PS : j'espère vous donner très rapidement des nouvelles de l'organisation de cette votation sur Aix.



Le communiqué du Bureau National du PS :

Le 3 octobre : sauvons le service public postal

Le 8 septembre 2009

Le Parti socialiste lance ce soir la campagne de mobilisation de ses élus et militants dans le cadre de la « votation citoyenne » contre la privatisation de La Poste. Cette consultation populaire se déroulera du 28 septembre au 3 octobre à travers l’ensemble du territoire.

Depuis le début de l’année, trois bureaux de postes disparaissent chaque jour. Plus de 7400 emplois ont été supprimés à La Poste. Sans concertation ni dialogue, la privatisation et la démolition du service public sont en marche.

Après avoir refusé tout débat public, toute consultation des citoyens et en ayant à aucun moment répondu aux arguments montrant l’injustice et l’illégitimité du changement de statut de La Poste, le gouvernement prépare le passage en force à l’Assemblée nationale courant octobre.

Face à ce projet et en lien avec le « Comité national contre la privatisation de La Poste, pour un débat public et un référendum sur le service public postal », le Parti socialiste appelle à participer massivement à la mobilisation des citoyens et des territoires. Les pétitions du Comité national et celle du Parti socialiste recueillent déjà plusieurs milliers de signatures. L’engagement des élus locaux, au-delà des clivages politiques, ne cesse de prendre de l’ampleur. Un site spécialement dédié à l’opération sera en ligne dès demain matin (www.laposte.parti-socialiste.fr).

Dans les prochaines semaines, des initiatives citoyennes seront prises localement et nationalement afin de faire connaître la réalité de la privatisation en cours et pour proposer une vraie réforme de La Poste dans le cadre des valeurs et des principes du service public universel.

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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 16:04

« EllaOne », la super pilule d’urgence : un progrès qui doit être accessible à tous 

 

EllaOne est une nouvelle contraception d’urgence. Elle porte en elle des promesses de progrès : 5 jours de délais de prise au lieu des 3 jours du Norlévo, une efficacité plus stable sur ces 5 jours contre une efficacité rapidement décroissante pour l’actuelle. Selon le laboratoire, les effets sur le cycle menstruel de cette nouvelle contraception d’urgence seraient en outre moindres.

 

Réel progrès pour les femmes, cette pilule d’urgence doit :

-        pouvoir être délivrée sans ordonnance et dans les mêmes conditions que le Norlévo aujourd’hui : pharmacie, infirmeries scolaires, centre de planification…

-        pouvoir être remboursée, donc accessible financièrement au plus grand nombre, et gratuite pour les mineures.

Le Planning Familial réaffirme à cette occasion que la meilleure contraception est bien celle que l’on choisit, celle qui correspond le mieux au vécu et à la réalité des femmes et des couples. Sur les 11 méthodes existantes, trop peu sont remboursées, mais encore faut-il les connaître et y avoir accès.

Les échecs de contraception concernent tout le monde, femmes et hommes, ils ne sont pas réservés aux seules « têtes de linottes », « têtes en l’air » et autres « étourdies », de multiples raisons peuvent en être à l’origine. Les femmes n’ont pas à porter seules la responsabilité de la contraception et a fortiori de son échec...

 

Il est temps de sortir du  « tout pilule » et d’améliorer l’information et la formation de toutes et tous, jeunes et moins jeunes, grand public comme personnels médicaux et de parler enfin clairement et simplement de contraception et de sexualité. Levons définitivement les tabous !

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5 septembre 2009 6 05 /09 /septembre /2009 23:10
(Clic sur le titre de l'article pour lire la vidéo)

Sarkozy : le Bidonnage de la visite d'Usine.
envoyé par RichardTrois. - L'actualité du moment en vidéo.
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5 septembre 2009 6 05 /09 /septembre /2009 11:38
C'est un évènement quelque peu passé inaperçu en France, mais les résultats aux élections régionales qui se sont tenues le 30 août dernier en Allemagne bouleversent  la donne pour les législatives à venir... On disait Angela Merkel certaine de retrouver son poste, la coalition CDU-SPD devait être reconduite. Ce n'est plus aussi sûr.
Si en Saxe, la CDU se maintient à un niveau élevé avec 40,2% des suffrages, le SPD n’atteint que 10,4% contre le double, 20,6% pour Die Linke. En Sarre, la CDU perd 13 points, avec 34,5%. Le SPD, lui ne perd "que" 6,3 point et réalise un score de 24,5%. Quant à Die Linke, il atteint 21,3%. Mais c'est en Thuringe que le parti d'Oscar Lafontaine réalise sa meilleure percée, un score jamais atteint jusqu'à présent : 27,4%. Dans cette province, la CDU, avec 31,2% recule de 11,8%, quand le SPD gagne 4% à 18,5%.

La question d'une alliance de gauche SPD-Die Linke se pose à nouveau, avec une force nouvelle. Que je sache, à ce jour, la réponse n'est pas encore connue, le SPD préférant, on le sait, continuer dans l'alliance avec la CDU de Merkel. Mais ces derniers pourraient se tourner vers les libéraux... Que ferait le SPD, dans ce cas ? Ajoutez à cela qu'après avoir gouverné ensemble, le SPD est évidemment dans une bien mauvaise posture pour se démarquer de la CDU durant cette campagne, et vous aurez tous les ingrédients pour comprendre que la situation allemande offre une perspective fabuleuse d'unions des gauches gagnante, mais que rien n'est moins sûr...

J'entendais un député du SPD l'autre matin sur France Culture dire que la coalition droite-gauche (CDU-SPD) n'était pas du tout un problème et que les français avaient eux aussi connu pareille gestion sous la cohabitation. Le journaliste n'a pas relevé, mais j'aurais aimé qu'il précise qu'en période de cohabitation, c'est une nouvelle majorité parlementaire qui choisissait le 1er ministre, qui lui même désignait le gouvernement. Jamais il n'a été question de coalition volontaire entre la droite et la gauche...

Ci-dessous, un article de Courrier International très intéressant sur ce même sujet.

La gauche marche vers sa réunification

Le triomphe de Lafontaine aux élections du 30 août en Sarre bouleverse la donne politique au plan national. Mais seule la perspective d’une alliance de Die Linke et du SPD pourrait ouvrir la voie à l’alternance.

03.09.2009 | Heribert Prantl | Süddeutsche Zeitung

Si l’on ajoute le score obtenu par Oskar Lafontaine [Die Linke, La Gauche] (plus de 21 %) au score du SPD [Parti social-démocrate] (24,5 %), celui-ci retrouve la majorité absolue qu’il détenait lorsque Lafontaine était ministre-président de la Sarre [1985-1998]. Et, si l’on ajoute à cela les voix récoltées par Die Linke et par le SPD dans d’autres Länder, on se retrouve de nouveau avec un grand parti populaire. Voilà qui devrait faire venir les larmes aux yeux des sociaux-démocrates, mais ils préfèrent tenter d’enjoliver leurs résultats – comme la CDU [l’Union chrétienne-démocrate d’Angela Merkel], qui connaît le même fiasco mais en moins grave, 35 % au lieu de 25 %.

On s’est efforcé – en vain – de nier le charisme de Lafontaine. Après sa double démission des postes de mi­nistre des Finances et de président du SPD [en mars 1999], il s’était attiré les huées de tout le pays. “Lafontaine” était devenu synonyme de “traître”. Quand on parlait de lui, même les informations factuelles prenaient des airs de commentaires. Ce n’était pas très démocratique – mais Lafontaine vient de répliquer par des moyens démocratiques : un succès électoral. Ce dimanche, la Sarre a été l’apogée de sa contre-offensive.

La Sarre est l’alpha et l’oméga de Lafontaine : c’est là que tout a commencé pour lui. Il en connaît chaque maison et chaque pierre. Pendant vingt-cinq ans, il y a occupé les fonctions de maire [de Sarrebruck, capitale de la Sarre, de 1974 à 1985] et de ministre-président [chef du gouvernement, de 1985 à 1998]. Il est “le Napoléon de la Sarre”. C’est là qu’il a obtenu ses galons d’homme politique, c’est là que ses erreurs et ses errements pourraient prendre fin – c’est là qu’il vient de se réhabiliter triomphalement. L’histoire serait parfaite si, après ce dimanche électoral, la boucle se bouclait, si Lafontaine redevenait ce qu’il a été pendant treize ans, ministre-président du Land de Sarre. Si le SPD lui laissait cette fonction dans la Sarre, Die Linke pourrait laisser au SPD la fonction de chef de gouvernement de Thuringe. Un tel accord serait un premier pas vers le rapprochement des deux partis de gauche, un premier pas vers la fin du schisme rouge, un pas vers une coopération constructive de cette gauche actuellement divisée. On n’en est cependant pas là.

La rhétorique politique de Lafontaine a atteint son but. Il entend désormais “installer et stabiliser Die Linke”. Cela nécessite un travail stratégique et tactique acharné – dont on doute qu’il soit capable. C’est pourtant ce qu’il a fait en 1995 : pendant que ses rivaux de l’époque, Gerhard Schröder par exemple, se donnaient en spectacle, lui réorganisait la boutique [le SPD] de fond en comble, la renforçant à l’extérieur comme à l’intérieur. Il a fait de cette formation un puissant parti d’opposition.

Après ce coup de sang de 1999, Lafontaine a dû se découvrir des trésors de patience. De président du SPD, il était devenu un paria ; en mai 2005, après trente-neuf ans de fidélité au SPD, il quittait le parti et rejoignait le camp de l’opposition avec la WASG [Alternative électorale travail et justice sociale, née d’une scission de l’aile gauche de la social-démocratie], qu’il façonna à son image. Ce fut, après la rénovation du SPD de 1995, le deuxième haut fait stratégique de Lafontaine : il parvint à opérer un rapprochement entre la WASG et le PDS [parti postcommuniste est-allemand], d’où naquit une alliance et bientôt le nouveau parti La Gauche.

Ces deux victoires stratégiques pourraient à présent se transformer en un triplé historique, avec le rapprochement des deux courants de la gauche. La scission historique de 1917 fait partie des grands traumatismes de la social-démocratie. Les deux âmes du mouvement ouvrier allemand s’incarnèrent dans des corps politiques différents. C’est encore le cas aujourd’hui. “Le changement par le rapprochement” – ce slogan qui inspira l’Ostpolitik du chancelier Willy Brandt et suscita une gigantesque vague d’enthousiasme –, voilà précisément ce dont ont aujourd’hui besoin les deux partis de gauche allemands. Faute de quoi, ni le SPD ni Die Linke ne peuvent espérer en un avenir radieux.

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4 septembre 2009 5 04 /09 /septembre /2009 08:07
ZIK ZAC 2009
Le festival des Musiques du monde en pays d’Aix

LES ARTS VISUELS FLEURISSENT AU PARC !


Dans le cadre de Zik Zac 2009 organisé par La Fonderie, KA DIVERS propose un festin visuel avec une florilège d'images fortes, hautes en formes et en couleurs. Lors des concerts du festival les 18 et 19 septembre, déambulez dans l'exceptionnel parc de la Bastide Corsy, essaimé pour l'occasion, d'expositions et de projections.
Quand la création d'aujourd'hui façonne le patrimoine de demain...
Voici le menu...

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ANDRE CERVERA, l'événement graphique de ce 12ème Zik Zac Festival, issu de l'école de Sète (Di Rosa, Combas), icône de la figuration libre et inventeur de "l'expressionnisme latin". Sa présence forte se traduit par 2 temps forts :
        1. Performance de Live Painting pendant le concert de Poum Tchack le
ven 18 sept.
       2. Rencontre-débat à 17h sam 19 sept avec des jeunes créateurs de la région.
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VINCENT LUCAS (Photographies) et FRANÇOIS MISSEN (reportage), exposition sur une histoire secrète entre Cuba et la Provence, avec un personnage illustre que l'on reconnaît sans véritablement le connaître. La grande surprise photographique de Zik Zac 2009.
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La caravane du Festival de la BD d'Aix en Provence avec son exposition d'auteurs dessinateurs.
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ANONYMAL : le collectif aixois invite les enfants à jouer avec l'image en mouvement (sam. 19).
- GREGOIRE OUSTRY : Des scupltures métalliques monumentales pour percer la lumière.
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PABLO MARCOS-GARCIA : Des toiles en grands formats qui déploient des armées de géants.
- Les expositions de
MADAM K, BARTHELEMY AMOROS, du Collectif MORT NE.
- Les projections vidéo de BAMBI BELLECOMBES (création) et du LIQUIDE DE LA TETE.


Et bien sûr, Zik Zac c'est 2 scènes en plein air pour un live continu de 19 h 45 à 02 h du matin :

VEN 18 SEPT.
LES WAMPAS  POUM  TCHACK BA CISSOKO KABBALAH RIGOLUS
SAM 19 SEPT.
CHINESE MAN AMETH MALE  JUSTIN ADAMS & JULDEH CAMARA I-TIST & THE DUB MACHINIST  MUSICAL RIOT SOUND

Tarifs d’entrée : Normal 15 € / Réduit : 12 €.  Pass 2 soirées > Normal : 25 €, Réduit : 20 €.
Concerts sur 2 scènes en continu de 20 h à 2 h - Boissons & petite restauration disponibles sur place
Pour être tranquilles : achetez vos places en ligne depuis le site de La Fonderie

Info Complète Zik Zac 2009
http://www.fonderie-aix.com

Info Arts Visuels Zik Zac 2009 > Ka Divers
http://kadivers.canalblog.com


Au plaisir de vous accueillir...

--

La Fonderie-Aix
Tél. : 04 42 63 10 11 - Mail : fonderie@free.fr
Site : http://www.fonderie-aix.com
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Siège social : 14, cours Saint-Louis. 13100 Aix en Provence.
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La Fonderie-Aix
Conventionné par La
Communauté Pays d’Aix – la Ville d’Aix en Provence.
Avec le soutien du Conseil Régional Paca – Conseil Général 13 – Drac Paca – Sacem.
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La Fonderie membre fondateur Aix en Live http://www.aixenlive.com
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31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 12:41
Vendredi 28 août 2009

Inégalité enracinée au cœur de nos sociétés, le sexisme est inscrit au plus profond de nos mentalités. Militants universalistes, les socialistes promeuvent l’égalité effective entre les sexes. Pour cela, nous nous fixons comme mission de porter ces valeurs au sein de la société comme au sein de notre parti.

Le féminisme naît d’une inégalité multiséculaire. L’oppression du système patriarcal sur les femmes est présente depuis la nuit des temps, et agit dans l’ensemble des domaines de la société, sphère privée (cercle familial ou conjugal) comme publique (emploi, éducation, violences subies).

Selon Jean-Pierre DUBOIS, la question de l’égalité effective entre les sexes est une centrale dans le combat pour l’égalité, à la fois pour des raisons historiques, anthropologiques et géopolitiques.
Historiquement, les féministes de la Révolution Française, notamment Olympe de Gouges, ont imposé par leurs actions que le débat ne se concentre pas exclusivement sur l’égalité formelle, mais bien sur les modalités de réalisation d’une égalité réelle.

Anthropologiquement, le rapport entre hommes et femmes, quel qu’il soit, peut être considéré comme constitutif de l’essence même de l’humanité.
Géopolitiquement, les questions de développement économique d’un pays, riche ou non, comme la question de la démocratisation ne peuvent espérer être résolues en faisant l’impasse sur celle de l’égalité effective entre les sexes.

Caroline DE HAAS tient à souligner que cette domination masculine est suffisamment ancrée dans les mentalités pour que les femmes elles-mêmes finissent par intérioriser leur propre aliénation, générant des mouvements d’autocensure de femmes considérant comme « naturels » des phénomènes discriminants (inégalité de salaires, accès disproportionné des hommes aux postes de responsabilité, charge de la cellule familiale et des tâches ménagères…).

Pour autant, les modes d’organisation du mouvement féministe ne font pas nécessairement l’unanimité. L’émancipation des femmes doit-elle être l’œuvre des femmes elles-mêmes ? Ou peut-on être homme et féministe ?

Patric JEAN rappelle que la Troisième Vague féministe, née aux Etats-Unis, considère par ailleurs que les questions de genre (gender studies) recouvrent nettement les questions d’égalité entre les sexes. Le genre est une construction sociale qui alloue à chacun des sexes une place dans la société, au bénéfice du sexe masculin.

Socialistes et féministes, nous nous assignons trois missions essentielles. Nous voulons porter le débat dans la société, mener le combat culturel contre le patriarcat en œuvre dans notre société. Pour cela, nous souhaitons investir fortement le mouvement féministe, auquel le Parti Socialiste ne peut se substituer, afin de lui permettre de retrouver un nouveau souffle. Enfin, nous considérons que les phénomènes sexistes n’épargnent pas notre parti, et que nous devons nous engager pour que celui-ci se transforme, notamment en matière d’application stricte de la parité.

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