20 mars 2016 7 20 /03 /mars /2016 21:57

Jeudi 17 mars avait lieu le premier vrai conseil de la métropole d’Aix-Marseille-Provence. La mise en place de cette nouvelle structure intercommunale ne s’est pas faite sans difficultés, c’est le moins que l’on puisse dire.

Pour ceux et celles qui l’auraient oublié, j’ai, depuis le début, exprimé mon soutien à la création d’une instance à l’échelle métropolitaine : la réalité sociale et économique de notre territoire nous l’impose.

Malheureusement, ce projet s’est dès le début heurté à un double écueil. D’un côté, l’État a fait le choix d’une concertation « en force », passant souvent par dessus les élu·e·s. De l’autre, certain·e·s maires ont choisi une obstruction totale, s’arc-boutant sur la défense de leur pré carré au détriment de l’intérêt commun. Maryse Joissains est la caricature de cette dernière position, jusqu’au ridicule (tout en affirmant vouloir siéger et peser au sein de la nouvelle instance…).

La fusion de six intercommunalités des Bouches-du-Rhône s’est faite en outre dans un contexte politique particulier. En effet, si la droite est majoritaire dans les communes du département, toutes les intercommunalités fusionnées (à l’exception de celle de Marseille depuis 2014) fonctionnent sur le mode de la cogestion, associant droite et gauche au sein de l’exécutif.

On peut regretter ce mode de fonctionnement : il permet à chaque commune de trouver son compte mais n’offre pas aux citoyen·ne·s une visibilité claire sur les différentes orientations possibles à l’échelle de l’intercommunalité. Reste qu’on ne passe a priori pas du jour au lendemain d’une culture de gestion commune à un fonctionnement majorité/opposition… et encore moins quand une institution se met en place avec l’opposition d’une majorité des maires et qu’une guerre a lieu à droite entre Marseille et le reste du département.

C’est sur cette base que le Parti socialiste a, pour une fois, arrêté une position commune en décembre dernier : celle d’un accord avec Jean-Claude Gaudin. J’ai soutenu cette position : dans le contexte d’une droite majoritaire et d’une institution contestée, elle permettait un rassemblement du plus grand nombre pour lancer la machine, apaiser les tensions, surveiller et faire avancer les dossiers.

Un accord fut donc négocié, prévoyant la participation des socialistes à l’exécutif de la métropole avec trois vice-présidences dont une femme et un membre du bureau.

Les choses se sont compliquées la semaine précédent la réunion du conseil métropolitain. Pour des questions de guerres internes, des positionnements stratégiques en vue de 2020, des questions de personnes, les socialistes sont arrivé·e·s, malheureusement encore une fois, désuni·e·s. Le 17 mars, la ligne du PS était de participer à l’exécutif avec la droite… et en même temps il y avait une candidate socialiste à la présidence. Incompréhensible pour les citoyen·ne·s et, croyez moi, incompréhensible pour moi également.

Jean-Claude Gaudin fut élu, comme prévu, à une très large majorité. Vint ensuite l’élection des vice-présidents : après s’être (eux-mêmes) ridiculisé·e·s, les socialistes se sont fait·e·s humilié·e·s : contrairement aux accords passés, les candidats PS aux vice-présidences se sont faits battre par des candidats de droite… sans que personne ne demande d'interruption de séance, laissant donc entendre que tout cela était parfaitement normal.

Peut-être avons-nous eu tort de croire qu’on pouvait, de bonne foi, gouverner et lancer la métropole avec la droite ? Quoi qu’il en soit, les socialistes se retrouvent — par le choix des élu·e·s de droite et de Jean-Claude Gaudin — dans l’opposition.

Que faisons-nous maintenant ? Telle est la seule question qui compte. Nous pouvons continuer nos guerres intestines qui nous ridiculisent autant qu’elles nous affaiblissent. Nous pouvons continuer nos divisions et constituer deux groupes socialistes comme c’est déjà, honteusement, le cas au conseil départemental. À force de nous diviser pour des histoires d’égo, il ne restera bientôt plus rien du Parti socialiste dans les Bouches-du-Rhône. Allons-nous enfin nous prendre en main ?

Je demande solennellement aux responsables de premier plan de dépasser les égos, les rancœurs, les divisions Marseille/département pour que la constitution d'un seul groupe socialiste et apparenté·e·s soit possible. C'est une nécessité absolue.

Je ne serai pas de celles et ceux qui choisiront un camp contre un autre. Je serai de celles et ceux qui tenteront tout ce qui est possible pour que mes camarades s'assoient ensemble autour d'une table et posent les bases d'un nouveau projet rassembleur, pour que la métropole avance dans l'intérêt de nos concitoyen·ne·s.

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