21 septembre 2015 1 21 /09 /septembre /2015 15:39

Ce matin, j'étais de nouveau au Camp des Milles pour l'inauguration du wagon souvenir, restauré grâce à l'action formidable de cheminottes et cheminots.

Cet événement avait lieu dans le cadre du forum « Démocratie, mémoires et vigilance ». Vous trouverez ci-dessous le discours que j'y ai prononcé.

C'est dans ce même cadre que nous étions présents hier avec Christophe Castaner aux côtés des associations antiracistes qui lançaient un appel national contre le racisme (à lire ici).

Inauguration du wagon souvenir au Camp des Milles
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16 mai 2015 6 16 /05 /mai /2015 13:27

À Aix-en-Provence, chaque année, c'est la semaine suivant les commémorations officielles qu'a lieu la cérémonie célébrant l'abolition de l'esclavage. J'ai eu l'honneur d'y représenter le président Vauzelle : avec Hervé Guerrera, nous avons déposé une gerbe et j'ai pu m'y exprimer. Vous pouvez télécharger mon discours ci-dessous.

Les deux premières prises de parole sont revenues à M. Racon, président de l'Association des Antillais, et à un historien. Tous deux ont eu des paroles fortes et essentielles. Les élu·e·s se sont ensuite exprimés et je dois dire que globalement ces prises de paroles ont été de haute tenue. Je tiens notamment à souligner la déclaration de Sophie Joissains revenant sur la nécessité de l'interdiction de la gestation pour autrui, qui pousse des femmes pauvres des pays du Sud à louer leurs ventres aux riches occidentaux. Je veux évoquer aussi la prise de parole de Christian Kert revenant sur la nécessité de lutter, aujourd'hui encore, contre toutes les formes d'oppression et citant expressément la prostitution. Il est bon de savoir que deux parlementaires, même de droite mais républicains, peuvent prononcer des paroles fortes lors d'une telle commémoration.

J'ai en revanche été choquée par les propos de M. Maina, adjoint de quartier, qui, se disant favorable à l'accueil des migrants méditerranéens — allant en cela à l'encontre de nombre de responsables de son parti (est-il besoin de rappeler les propos de M. Mariani sur la nécessité de couler les bateaux au départ...?) — a cru bon devoir rajouter que les migrants devaient se plier à « nos traditions » sous peine que la France ne soit plus la même. Ce type de discours simpliste qui veut opposer une prétendue « France éternelle » aux dangers venus de l'extérieur est simplement une négation de l'histoire de notre pays : la France est justement aujourd'hui ce qu'elle est grâce à ceux et celles qui, venu·e·s d'ailleurs, ont enrichi sa culture et son économie. D'ailleurs, notre tradition la plus belle n'est-elle pas justement l'accueil des autres ? Particulièrement dans notre Provence.

Avoir peur de l'autre et de ce qu'il amène conduit à des dérapages dont nous n'avons que trop d'exemples ces derniers temps. En tant qu'élu·e·s, de droite comme de gauche (car n'en déplaise à Maryse Joissains, les élu·e·s de gauche sont aussi républicain·e·s), nous avons une responsabilité forte lorsque nous nous exprimons devant nos concitoyen·ne·s. J'espère qu'un jour, M. Maina, et d'autres encore, le comprendront.

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28 janvier 2015 3 28 /01 /janvier /2015 13:01
Cérémonie au camp des Milles
Cérémonie au camp des Milles

Le président de la République était hier à Auschwitz pour participer à la commémoreation des 70 ans de la libération de ce camp par l'armée soviétique. Alain Chouraqui, président de la fondation du Camp des Milles l'accompagnait.

J'étais pour ma part aux côtés du préfet de région Michel Cadot, des représentant·e·s des collectivités, de plusieurs consuls, de nombreux élu·e·s et des jeunes — dont des conseiller·e·s régionaux·ales jeunes — et de nombreuses personnes, toutes et tous venues témoigner en cette journée si particulière leur attachement aux valeurs qui fondent notre vivre ensemble.

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8 janvier 2015 4 08 /01 /janvier /2015 14:49

Pour rendre hommage aux victimes, affirmer notre solidarité avec leurs proches et notre volonté de défendre les valeurs de la République au premier rang desquelles figurent la liberté et la démocratie, les Aixoises et les Aixois sont appelés à se rassembler ce jeudi 8 janvier à 18h30 devant l'Hôtel de Ville.

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20 juillet 2014 7 20 /07 /juillet /2014 11:08

J'étais ce matin à la Fondation du camp des Milles, pour la journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français et d'hommage aux « Justes » de France.

Cette commémoration est toujours empreinte d'émotion, mais surtout de réflexion consciente sur nos actes d'aujourd'hui.

J'ai eu l'honneur de prendre la parole après le témoignage très fort du fils d'Alain Pierret, un sapeur pompier, juste parmi les justes, ayant participé à la rafle du Vel' d'Hiv', et le très beau discours de Bernard Hagai, représentant de la communauté juive d'Aix-en-Provence.

Vous trouverez ci-dessous copie du discours que j'ai prononcé :

Primo Levi écrivait dans “Si c’est un homme” « Les monstres existent, mais ils sont trop peu nombreux pour être vraiment dangereux. Ceux qui sont plus dangereux, ce sont les hommes ordinaires ».
Il pointait l’indifférence comme premier échelon de la haine, le premier maillon de la déshumanisation.
Il avait raison.

Nous commémorons aujourd'hui les victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français. Mais cette commémoration ne peut être une simple expiation ponctuelle. Car si ces crimes et cette indifférence ne devraient plus arriver, ils arrivent encore.

Laurent Mauvignier raconte dans ce magnifique livre “Ce que j’appelle oubli” l’histoire d’un homme assassiné pour avoir bu une canette de bière dans un magasin.

Écoutez le : « tous ils ont baissé les yeux parce qu'ils ont du travail qui les attend et une pelouse à tondre ou des trains à prendre, des enfants qu'il faut aller chercher à la sortie de l'école et aussi parce qu'ils espèrent échapper à leur propre misère, ce que j'appelle misère, à tous les malheurs quand sur le chemin c'est un type comme lui qu'ils croisent, nu comme un cauchemar, son visage crasseux éclairé par leurs phares en lieu et place des animaux à la sortie d'un bois, sur les talus - et tous baissent les yeux ou les détournent pour conjurer la poisse qui se colle à d'autres ».

Indifférence.

Il y a quelques jours, Darius, un jeune Rom de 16 ans a été retrouvé agonisant dans un chariot. Il avait été lynché.

« Si un habitant commet l’irréparable je le soutiendrai », « Ce qui est presque dommage, c’est qu’on ait appelé trop tôt les secours. », « Je regrette que Hitler n’ai pas tué assez de Tziganes », « Tout ça est à scolariser, tout ça est à soigner, tout ça est à loger. C’est ça le problème »

Ces propos ont été tenus par des maires dans les deux dernières années.

Comme le ministre de l’Intérieur a pu le rappeler dernièrement, en évoquant les manifestations intervenues à Paris le 13 juillet dernier, qui montrent tristement que l’antisémitisme est encore vivace, je dis que la République ne peut tolérer la haine. Je vais même plus loin : la République ne souffre pas l’indifférence.

Si nous fermons les yeux sur la violence des images comparant une ministre à un singe, si nous nous taisons face à ce que certains voudraient faire passer pour de l’humour quand il ne s’agit que de haine de l’autre, si nous ne répliquons pas aux propos vantant la préférence nationale et niant par là même la fraternité tellement importante dans notre devise, si chacun d’entre nous, et en premier lieu les élus, n’oppose que son indifférence à la légitimité montante du racisme et de l’antisémitisme, alors nous nourrissons la bête immonde.

Il ne suffit plus de se souvenir de ces personnes, femmes, hommes, enfants, assassinés monstrueusement. Il ne suffit plus de les pleurer comme on pleure des ombres. Il nous faut résister à la spirale en cours, qui court un peu plus chaque jour vers l’irréparable. Nous devons enfin prendre conscience que les noms des enfants égrenés, qu’il est toujours terrible d’entendre ici, ces noms ont aussi un visage aujourd’hui.

Certains ont pu survivre. Darius, 16 ans. D’autres sont morts : Brahim, 29 ans. Gabriel, 3 ans. Arieh, 6 ans. Myriam 8 ans.

D’autres, encore, mourront.

Où regardons-nous ?

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