Hier, Mardi 17 janvier, le Ministre de l’Intérieur a présenté les chiffres de la délinquance. Nicolas Sarkozy a voulu
s'ériger chantre de la sécurité (comme du pouvoir d'achat...) mais s'il est un domaine qui est devenu le symbole des incohérences de son action et de son échec, c'est bien la sécurité.
Vingt-six lois votées depuis 2002 ! Une inflation législative pour quel résultat ?
Plus de 10 000 postes de policiers et gendarmes ont été supprimés depuis 2007. Entre 2002 et 2009, on constate une
hausse de 20% de actes d’incivilité et des atteintes à l’intégrité physique des personnes.
Là aussi, le changement est nécessaire. À l'échelon national comme à l'échelon local. J’affirme pour ma part
qu’une véritable politique de sécurité ne peut être développée que par la gauche car elle seule est attachée au vivre et agir ensemble pour et par l’humain.
Depuis 2010, dans le cadre des actions que je développe en tant que Vice-présidente de la Région déléguée à la sécurité
et à la prévention de la délinquance, je travaille ces sujets. La Région siège au sein des Conseils Locaux de Sécurité et de Prévention de la Délinquance. Bien que sa
présence ne soit pas obligatoire, il nous semble que si nous voulons répondre, à notre échelon, aux côtés des communes, c'est bien le moins que nous puissions faire.
J'en suis convaincue : pour que la sécurité soit efficace, elle a besoin de ses deux piliers prévention et répression. En
outre, la sécurité s’envisage seulement si chacun peut exercer ses droits quelle que soit sa condition sociale, son origine, ses moyens financiers. C'est le sens de l'axe 1 de la convention,
unique en son genre, qu'a passé la Région avec le Ministère de la Justice et dont le Président Vauzelle m'a délégué le pilotage. Deux autres axes encadrent notre travail : d'une part le
soutien aux parcours d'insertion sociale, scolaire et professionnel des jeunes auteurs ou victimes de violences ou d'actes de délinquance, et, d'autre part, la lutte contre la récidive et la
réinsertion des personnes détenues. Lors de l'audience solennelle de rentrée de la Cour d'Appel d'Aix-en-Provence, le procureur général et la première présidente ont tous deux souligné
l'excellence de ce travail partenarial engagé via cette convention. La première présidente a, en outre, souligné la création de l'Observatoire Régionale de la Délinquance. Permettez moi d'en dire
aussi queqlues mots.
Le 18 février 2011, le Conseil régional approuvait la convention entre l’Université de Provence, le CNRS et la Région
Provence-Alpes-Côte d’Azur qui créait l’Observatoire
régional de la délinquance et des contextes sociaux (ORDCS), piloté par Laurent Mucchielli. Contrairement à l'Observatoire national
dont sont issus les chiffres cités par Claude Guéant, l'ORDCS est absolument indépendant. C'est un outil permettant aux collectivités de disposer de diagnostics, de développer des recherches sur
les délinquances. Il nous permettra de constituer un tableau de bord statistique à l'échelle régionale.
Aujourd'hui, en tant que Vice-présidente de la Région, j'agis au quotidien pour la sécurité. Demain, si je suis élue
députée, je continuerai cette action pour une sécurité de chacune et chacun, à l'échelon national, parce qu'il est pour moi essentiel de construire la société de demain avec justice, équité, et
sérénité. Or, les mauvaises réponses données à nos concitoyens actuellement ne le permettent pas.
Permettez-moi de terminer en vous invitant à la lecture du dernier ouvrage de Pierre Joxe : Pas de quartiers
? dont voici un extrait :
«La vérité est aveuglante pour quiconque parcourt les banlieues de relégation, mais elle est encore plus
bouleversante quand on fréquente les juridictions pour enfants. […] J’ai vérifié la coïncidence de plus en plus frappante entre relégation urbaine, misère sociale et délinquance juvénile. Et
pourtant, dans une interview publiée à l’automne 2011 sous le titre "Une réforme profonde de la justice des mineurs est nécessaire", le ministre de l’Intérieur "et de l’Immigration", Claude
Guéant, a cru pouvoir railler lourdement "les socialistes" en ces termes : "Quand vous [les] écoutez parler de sécurité, il y a toujours l’idée d’une responsabilité de la société…" Force est de
s’interroger : ce haut fonctionnaire, après avoir administré le département des Hautes-Alpes, mais aussi celui de Nanterre et de Gennevilliers -, après une carrière préfectorale qui l’a conduit
de la Guadeloupe postcoloniale au Doubs industriel, de Montpellier à Rennes, après avoir même été directeur général de la police nationale durant des années, cet homme qui est né et a grandi en
plein cœur du bassin minier sinistré du Pas-de-Calais, pense-t-il vraiment que «la société» n’a pas de responsabilité dans les origines de la délinquance, particulièrement celle des enfants et
des adolescents ? C’est impossible ! C’est incroyable ! Il ne le croit pas. Alors, pourquoi le dire ? D’abord, sans doute en raison de l’échec avéré de celui [Nicolas Sarkozy] qu’il sert
fidèlement depuis tant d’années après avoir servi deux de ses prédécesseurs : Christian Bonnet et Charles Pasqua. Cet échec ne peut plus être […] ni masqué ni réparé. Après tant de lois
répressives, tant de réformes prometteuses, il y a quelque chose de fascinant à le voir, à la veille d’élections, se projeter ingénument vers l’avenir : "Une réforme profonde" ? Parce que la
frénésie législative des dix dernières années n’aurait permis que des réformes superficielles ?»