Pendant la seconde guerre mondiale, les nazis ont déporté des hommes et des femmes parce qu’ils ou elles étaient homosexuel(le)s. Les hommes étaient soumis au Paragraphe 175 du droit allemand qui pénalisait l’homosexualité masculine, et portaient le plus souvent un triangle rose dans les camps. Les femmes étaient souvent considérées comme asociales, certaines ont été arrêtées et déportées.
La journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation a lieu chaque année le dernier dimanche d’avril. A cette occasion, des cérémonies officielles de commémoration sont organisées un peu partout en France. Les associations homosexuelles ne sont pas toujours invitées à ces cérémonies.
En 2001, Lionel Jospin, Premier Ministre, déclarait : " Il est important que notre pays reconnaisse pleinement les persécutions perpétrées durant l’occupation contre certaines minorités, les réfugiés espagnols, les tziganes ou les homosexuels."
En 2005, Jacques Chirac, Président de la République, déclarait : " En Allemagne, mais aussi sur notre territoire, celles et ceux que leur vie personnelle distinguait, je pense aux homosexuels, étaient poursuivis, arrêtés et déportés."
Ces déclarations d’éminents représentants de l’Etat sont des actes politiques d’importance, mais ne sauraient toutefois constituer à elles seules les actes officiels par lesquels la République Française reconnaîtrait la déportation pour motif d’homosexualité. Les ministres des anciens combattants diffusent des directives variables selon les années, et les associations de déportés s'opposent parfois à la présence des LGBT lors du dépôt de la gerbe unique, c'est le cas à Marseille.
Ainsi depuis 1995, les homosexuels à Marseille sont tenus à l'écart de la cérémonie officielle et sont contraints de déposer leur propre gerbe.
Nous avons gagné depuis 3 ans, d'être officiellement invités, y compris en Préfecture pour la préparation des cérémonies commémoratives, mais nous demandons davantage : nous souhaitons être associés au dépôt de la gerbe unique, et non plus seulement tolérés, assignés au dépôt d'une gerbe spécifique, après la cérémonie officielle.
Il est temps que la République reconnaisse officiellement la déportation pour motif d’homosexualité durant la seconde guerre mondiale, sans laisser cela au libre arbitre des uns ou des autres.
Nous invitons toutes les personnes et les associations concernées par le souvenir de la déportation pour motif d’homosexualité à se joindre à notre appel.
Le Mémorial de la Déportation Homosexuelle invite les associations LGBT de Marseille et leurs sympathisantEs à le rejoindre lors de la
Cérémonie du Souvenir de Marseille
Dimanche 26 avril 2009 à 10h (place Daviel, derrière l'Hôtel de Ville)
Envoyer votre signature à chdeleusse@free.fr
Signataires :
Appia Brigitte, travailleur social, Marseille
Audoyer Sandrine
Bally Denise, Mille Bâbords
Baudu Célia, cofondatrice de VELA (VigilancE Lgbti Aix Collectif pour informer et témoigner sur les discriminations LGBT-phobes et organiser des actions)
Bendiane Marc-Karim, sociologue, Marseille
Bon-Maury Gilles, président de Homosexualité et Socialisme
Borghino Béatrice, Marseille
Borghino Agnes, Marseille
Bourgi Hussein, Montpellier
Cardon Patrick, Gay Kitsch Camp, Montpellier
Cyngiser Annie, fille de déporté
Chomarat Michel, fils de résistant, chargé de mission Mémoire, ville de Lyon
Chéno Laurent, Paris
Chatelain Marc, Marseille
Jedwab Christine, Marseille
Favret-Saada Jeanne, Marseille
Fortin Jacques, Avignon
Francon-Verdier Frédéric, Marseille
Gibert Michèle, le Ciotat
Guéry Pierre, Marseille
Gross Martine, Paris
Grootaers Ronald, président Pink Pastorale, délégué 04 du Mouvement Démocrate, Thoard
Huret Béatrice, Marseille
Huguet Pierre, Marseille
Llorente Nicolas, Marseille
Maillet Maïté, vice-présidente Collectif 84 Droits des Femmes, adhérente Amnesty International
Mandréa Jacques, Marseille
Marcu Alain, officier de réserve, petit-fils de déporté & de blessé de guerre, neveu et fils de juif résistant
Mekrelouf Horiya, présidente MRAP Marseille
Mignon Jean-Paul, conseiller d'éducation populaire, militant NPA, Aubagne
Mitifiot Ivan, président de l'Association Écrans Mixtes
Nagot François, Marseille
Patrizio Marie-Ange, psychologue traductrice, Marseille
Pastor Bernard, Antibes
Peyronel Jean-Bernard, Paris
Pocheron Michel, Marseille
Prévost Claude, Marseille
Richard Antoine, Marseille
Richomme Daniel, Marseille
Rinaudo Gisèle
Rossignol Jean, Marseille
Rougeron Jean-Louis, responsable de commission LGBT Amnesty International France
Romet Daniel, Lussas
Scanreigh Jean-Marc, artiste, professeur à 'Ecole Supérieure des Beaux-Arts, Nîmes
Sénéquier Nicolas, Lille
Serne Pierre, commission LGBT des Verts
Silvestre Jean-Jérôme, Antibes
Souvestre David, président Lesbien & Gay Pride Lyon
Les (autres) associations et partenaires suivant-e-s :
An Nou Allé (LGBT d'outre-mer)
Comité IDAHO (Journée Mondiale contre l'Homophobie)
Collectif contre l’Homophobie
Homosexualité et Socialisme
Lesbian & Gay Pride Bordeaux
Librairie Violette and Co, Paris
Mémorial de la Déportation Homosexuelle
Tasse de Thé, Paris
Zolag (lutte contre les discrimination), Marseille
Et aussi, les élus suivants :
Boët Annick, conseillère municipale, Marseille
Mennucci Patrick, maire du 1er secteur, Marseille
Moukommel Clarté, conseillère municipale FGM, Marseille
Lopez Christophe, conseiller communautaire, Marseille